Il y a deux semaines, AtoS remettait son sort entre les mains du consortium comprenant OnePoint, Walter Butler et Econocom. En quelques jours, cette équipe a volé en éclat face aux discussions avec les créanciers. Dans un communiqué, OnePoint annonce aujourd’hui « mettre fin aux négociations en cours, dans le cadre de la phase de due diligence ». L’analyse des comptes a révélé des besoins de financement supplémentaire importants et les taux d’intérêt proposés par les banques et les porteurs d’obligation dépassaient la barre des 15%. Un échec pour David Layani qui avait porté le projet One Atos, prévoyant la reprise de l’ensemble des activités de la SSII et une restructuration de la dette à hauteur de 3,2 Md€ et un apport de 1,8 Md€, dont 350 M€ d'argent frais.

Pour l’emporter, il avait réussi à trouver un compromis avec les créanciers représentant des détenteurs d’obligations pesant 25% de la dette. Or selon nos confrères de Challenges, le dirigeant a été lâché par plusieurs fonds et créanciers (DE Shaw, Boussard & Gavaudan, Tresidor, Syquant, SPG, Fidera, Blackrock et AG2R). Des abandons qui ont eu raison de la volonté de Walter Butler et Econocom de poursuivre l’aventure.

Kretinsky toujours en embuscade

Dans un communiqué, Atos prend acte de ce retrait et annonce avoir reçu de la part du comité représentatif de ses créanciers obligataires (SteerCo) une proposition globale de restructuration financière. On oublie souvent que dans le match opposant David Layani et Daniel Kretinsky, une troisième offre réunissant un pool bancaire avait été écartée par le conseil d’administration d’Atos. Les porteurs de dette reviennent donc en force dans la bataille pour la reprises d’Atos endetté à hauteur de 4,8 milliards d’euros. Les négociations sont en cours pour obtenir un financement intérimaire (deux tranches de 225 et 350 M€ ).

Enfin, la piste Daniel Kretinsky n’est pas abandonnée. En effet, le milliardaire tchèque a envoyé une lettre au conseil d’administration d’Atos pour rappeler son intérêt à participer à la restructuration de la dette du groupe. Dans le document, il se déclare prêt à négocier avec l’ensemble des créanciers et leur accorder en échange d’un financement en cash « une participation à hauteur de 49% d’Atos ». Enfin, Atos annonce avoir négocié une « convention visant à protéger les intérêts de souveraineté de l'Etat français au titre de certaines activités exercées par le groupe ». Il y a quelques semaines l’Etat a envoyé une proposition de rachat à hauteur de 700 M€ des activités sensibles d’Atos, « 100% des activités d’Advanced Computing, de Mission-Critical Systems (MCS) et de Cybersecurity Products de la division BDS (Big Data & Cybersécurité) ».