Red Hat et Oracle ont annoncé ce mardi qu'ils s'étaient associés pour apporter Red Hat Enterprise Linux (RHEL) à Oracle Cloud Infrastructure, élargissant les options de cloud public disponibles d'Oracle et créant une certaine détente entre les deux concurrents de longue date. Le portefeuille d'Oracle compte en effet depuis plusieurs années une version maison de la célèbre distribution basée sur le noyau Linux, Oracle Linux. De son côté, Red Hat avait déjà poussé RHEL sur IBM Cloud : une proposition logique eu égard au rachat du spécialiste Linux par Big blue en 2018. Cet accord sonne donc comme la véritable première étape d'un partenariat plus large entre les deux fournisseurs, après un premier ballon d'essai fin 2020.
L'annonce du moment se concentre sur l'intégration de RHEL à OCI. On apprend ainsi que la distribution sera disponible sur les machines virtuelles d'Oracle, avec support de 1 à 80 cœurs processeur, et de 1 Go de mémoire jusqu'à 1 024 Go. La prise en charge initiale sera limitée aux dernières instances OCI s'appuyant sur des puces AMD, Intel et basées sur ARM. L'objectif est de fournir une opportunité aux clients ayant des workloads exécutés sur RHEL de les déplacer dans le cloud d'Oracle. La possibilité pour les utilisateurs de standardiser sur OCI, compte tenu de la popularité de RHEL pour un large éventail de charges de travail d'entreprise, pourrait s'avérer précieuse pour les efforts de big red pour rendre son cloud plus compétitif par rapport aux grands hyperscalers. Les dernières instances Oracle exécutant RHEL sont disponibles dès maintenant.
Développer l'activité cloud grâce à d'anciens rivaux
De plus, il existe déjà une base de clients partagée entre les deux sociétés, selon le vice-président IDC en charge des infrastructures globales, Dave McCarthy, ce qui les incite fortement à travailler ensemble. Cela contraste avec l'approche précédente d'Oracle sur le marché. « C'est un excellent exemple démontrant qu'Oracle est prêt à travailler avec d'anciens rivaux pour développer son activité cloud », a-t-il déclaré. « Ces entreprises étaient en quelque sorte en concurrence les unes avec les autres, et cette annonce qu'elles travaillent ensemble est intéressante ».
En essayant de développer l'activité OCI, Oracle a dû lutter contre la perception selon laquelle son cloud est principalement conçu pour les workload spécifiques à la firme, et non pour une option de cloud public à usage général comme AWS ou Azure. Dave Mc Carthy a déclaré que la société a fait beaucoup de travail pour être plus compétitive avec ses plus grands rivaux sur ce marché. « Ils ont vraiment travaillé sur des conditions commerciales uniques qui sont financièrement avantageuses pour les clients », poursuit le consultant « Ils ont des prix agressifs, mais ils pensent aussi les choses un peu différemment - là où les autres clouds publics ont des tailles de VM fixes, les clients Oracle peuvent adapter la quantité de CPU ou de stockage dont ils ont besoin ».
Des déploiements adaptés pour des usages orientés edge
Le support de RHEL sur OCI pourrait également être une option particulièrement attrayante pour les utilisateurs dans le cadre de déploiement de projet edge. « Red Hat a ajouté des fonctionnalités à RHEL pour le rendre plus applicable aux emplacements de déploiement edge, être capable de prendre en charge des configurations plus petites, être plus efficace avec les mises à jour over-the-air, et faire des choses comme la restauration de terminaux connectés sur le terrain », a déclaré Dave McCarthy. « Donc, si un client OCI cherche à déployer des environnements edge la possibilité d'utiliser Red Hat comme norme signifie qu'il sera mieux en mesure de prendre en charge ce type de cas d'usage ».
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