Les premiers résultats de l'enquête annuelle de la Conférence des grandes écoles (CGE) sur l'insertion des jeunes diplômés montre le succès des contrats nouvelles embauches (CNE). Ces contrats de travail représentent 2% de l'ensemble des recrutements recensés sur la promotion 2005 et surtout environ 21% des embauches effectuées par les entreprises de moins de 20 salariés. Doit-on conclure à une précarisation des conditions d'emploi des bac +5 ? Certes si l'on considère que 2% des jeunes embauchés se voient à l'essai pendant deux ans. Moins si l'on estime qu'il y a une corrélation entre le recours aux CNE pour les petites entreprises et la baisse du nombre de diplômés en recherche d'emploi mise en évidence dans l'enquête (au moment de l'étude, 16,8 % des ingénieurs interrogés se trouvaient dans cette situation, contre 21,2% l'année précédente). Par ailleurs, si les CNE se substituent aux CDI qui sont en très légère baisse par rapport à la promotion précédente (76% contre 77% en 2005), on voit qu'ils remplacent également les CDD, un autre type contrat plus précaire que le CDI, qui diminuent dans les mêmes proportions (18% contre 19% en 2005). La Conférence des Grandes Ecoles estime que cet effet de substitution méritera un suivi attentif. Elle rappelle que « le temps moyen passé en entreprise par les étudiants de ses écoles au cours des deux années d'études est de l'ordre de 10 mois. Il peut donc être considéré comme une expérience pouvant valider et constituer une période d'essai ». D'autres conclusions pourront être avancées lorsque le taux de transformation des CNE en CDI sera connu (ou le taux de rupture des CNE) ainsi que leurs conditions d'octroi. Il sera notamment essentiel de voir si des CNE ont été proposés à des jeunes qui avait déjà effectué leur stage au sein des entreprises qui les ont recrutés.
Recrutement : les CNE déboulent, pour le meilleur ou pour le pire ?
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