Pertinent et utile. Le rendez-vous donné par les jeudis.com ce 2 mars, à Sophia Antipolis, a tenu ses engagements. Tant pour la douzaine d'employeurs présents que pour les 486 candidats venus les rencontrer, qu'ils soient demandeurs d'emploi (47%) ou en poste (53%). Utile, car la confirmation de la reprise, pour les leaders du service informatique, amène leurs implantations régionales à anticiper pour garder leurs positions. Avec les enseignes Atos Origin, Coframi, SII, Sogeti, Steria, ou Thales Services représentées sur la région méditerranéenne par des agences comptant de 250 à 450 salariés, c'est au total plus d'un millier de postes ouverts au recrutement pour le sud-est. Avec, sans surprise, une priorité mise sur les profils confirmés. "Dans ce monde d'appels d'offre, où le client cherche avant tout à minimiser les risques, les prestataires visent, par les équipes alignées, à répondre pile-poil à l'attente du cahier des charges", note Arnaud Roulin, consultant à l'ANPE d'Antibes. Dans ce contexte de chasse aux compétences, l'afflux de CV recueillis en nombre via Internet (sites maison et sites emploi dédiés) n'obère pas l'intérêt du contact direct sur un stand. D'autant que les structures plus modestes ne sont pas en reste. Pour Richard Kotliar, directeur général d'Axylog (70 ingénieurs) à Sophia Antipolis, avec le renfort en informaticiens attendu notamment par les industriels de la micro-électronique, la trentaine de recrues prévues pour 2006 pourrait devenir une quarantaine: "si on les trouve", glisse ce dirigeant. De même pour David Blot, responsable de l'agence d'Aix en Provence (80 salariés) d'ESR (1200 personnes, 35% en régions), les chantiers dores et déjà ouverts (en sécurité informatique ou en administration de clusters haute disponibilité) justifient la trentaine d'embauches planifiées. Quant à m-Planet (35 personnes dont la moitié en Tunisie), fort de son positionnement en génie logiciel industrialisé (plateforme de test adoptée par les grands industriels, pour les développements d'applications critiques), c'est quasiment un doublement des effectifs qui est envisagé. Un appel à compétences généralisé, donc, qui trouve écho auprès des "30-40 ans" avec plus de cinq ans d'expérience (45% des visiteurs à ce salon de l'emploi). Surtout s'ils sont -comme David (31 ans, bac+5, huit ans d'expérience) ou Thierry (cinq ans à un poste de développeur, après une maîtrise de maths appliquées)- en prospection active, car en intercontrat prolongé. Certes, le turnover repart à la hausse. Mais, "comme à Paris, timidement", observe Pascale Barbier, directrice associée des jeudis.com. Il n'empêche que dans les piles de CV recueillis dans la journée sur tous les stands, se lit bien la température du marché (difficultés d'insertion des jeunes, notamment), mais aussi ses singularités. Pour les représentants de Steria Méditerranée (400 personnes, entre le "data center" franco-britannique de Sophia-Antipolis et les équipes d'intégration de systèmes opérant depuis Aix-en-Provence), au vu du flux de spécialistes réseaux disponibles, "des compétences génériques, de plus, car non liées à des operating systems", remarque Philippe Martin, pas de pénurie à craindre sur ce plan. Le prochain rendez-vous des jeudis.com, à Lille, le 30 mars, le confirmera-t-il?
Recrutement : en région Sud-Est, le dégel se confirme sans chasser les frilosités
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