Aux États-Unis, la plupart des personnes qui possèdent des téléphones récents auprès des principaux opérateurs sont connectées à des réseaux 5G. Bien que cette technologie soit nettement plus rapide que ses prédécesseurs, elle reste cependant en retrait en termes de performances par rapport au WiFi et à la fibre et c'est pourquoi la 6G est attendue avec impatience au tournant. Cette prochaine norme de transmission de données sans fil vient d'ailleurs d'établir un incroyable record de débit : un test récent mené par des chercheurs de l'University College London, rapporté par NewScientist, a montré que la technologie sans fil 6G peut transmettre des données jusqu'à 938 gigabits par seconde. Avec un tel débit, télécharger environ 20 films entiers par seconde devient un jeu d'enfant.

Pour mémoire la vitesse de téléchargement maximale théorique de la technologie sans fil 5G est de 20 Gbps. Cela signifie que la 6G est théoriquement plus de 45 fois plus rapide. Mais la vitesse de téléchargement médiane de la 5G sur l'ensemble des opérateurs de téléphonie mobile dans le monde est d'environ 70 mégabits par seconde (Mbps), selon l'indice 5G de Speedcheck. Si la 6G peut pratiquement apporter des vitesses quotidiennes proches de son maximum théorique, elle serait jusqu'à 13 400 fois plus rapide que la 5G moyenne. Si les attentes autour de la 6G sont fortes, il est cependant peu probable qu'elle propose des vitesses réelles de 938 Gbps une fois que l'on tiendra compte de la congestion réseau, de la distance entre les émetteurs, des interférences, etc.

La 6G pas attendue avant au moins 2030

Pour atteindre des débits aussi incroyables, les scientifiques qui travaillent sur la 6G ont eu recours à quelques astuces. Comme le montre le rapport de recherche, le facteur principal a été l'utilisation d'une gamme de fréquences beaucoup plus élevée, jusqu'à 150 GHz. Normalement, les appareils tels que les smartphones ne peuvent envoyer et recevoir des transmissions que dans la plage comprise entre 5 GHz et 39 GHz. Mais les chercheurs ont rendu cela possible en mélangeant différents types de signaux, tels que des lasers et des ondes radio. La transmission était stable et capable de combler les petits écarts entre les bandes d'ondes.

Il faudra probablement attendre un certain temps avant que nous puissions réellement utiliser la 6G. Même si de nombreux tests montrent déjà des résultats prometteurs, le lancement sur le marché est actuellement prévu pour 2030 au plus tôt. Cela est principalement dû à la nécessité pour les opérateurs d'étendre leurs réseaux et de développer des émetteurs adaptés. La 6G doit encore surmonter quelques problèmes : les premières versions de ce réseau avaient une portée plus courte que les transmissions 5G, avec un record le plus récent établi à 500 mètres. Si c'est le cas, la 6G ne serait alors pratique que dans les zones urbaines densément peuplées. En outre, toute nouvelle technologie impliquant des radiations doit garantir qu'elle ne peut pas avoir d'impact sur la santé humaine : les tests - aussi bien leurs résultats que la façon dont ils auront été menés - ne manqueront pas d'alimenter un débat qui s'annonce musclé.