La crise du Covid-19 et les salves de confinement qui ont suivi n'ont pas seulement été néfastes pour l'activité des entreprises. Les projets de recrutements ont aussi subi un net coup de frein en France, et c'est donc logiquement que les régions Pays de la Loire et Bretagne sont aussi concernées par ce phénomène. D'après les résultats d'une dernière enquête de l'observatoire régional des compétences du numérique (ORCN), les recrutements dans ces deux régions ont fortement chuté, passant de 26 100 à 14 600. Dans le détail, le recul atteint 30% pour la Bretagne et 52% pour Pays de la Loire.
« Le recrutement s'et ralenti en 2020 pour une raison simple de phase de confinement, sur toutes les actions engagées en termes de recrutement sans aucune visibilité sur la suite », a expliqué Jean-Paul Chapron, président d'ASI et délégué régional de la fédération Syntec et Syntec Numérique, à l'occasion d'un point presse ce vendredi « Les recrutements ont repris un peu avant l'été, maintenant c'est reparti à fond ». Les effets de la crise du Covid-19 pourraient donc s'estomper rapidement, ce qui se traduit d'ailleurs dans les intentions d'embauche pour l'année en cours en Pays de la Loire (+42%) mais pas en Bretagne (-20%). Verre à moitié plein pour l'une, plutôt vide pour l'autre, il n'empêche que la crise n'a malgré tout pas chamboulé les profils des personnes recrutées contrairement à ce que l'on aurait pu croire.
Les métiers de business developer et autour de la data en devenir
Ainsi, en Pays de la Loire, seuls 10% des prestataires et 6% des entreprises utilisatrices indiquent une hausse de leurs recrutements liée à la Covid-19 en 2020 et seulement 9% des recrutements qui ont eu pour origine la crise sanitaire. Concernant la, Bretagne, le bilan diffère sensiblement avec seulement 2% des prestataires et 4% des entreprises utilisatrices ayant indiqué une hausse de leurs recrutements liée à la Covid-19 pour un total de 6% d'embauches découlant de cette crise. Pour autant, tout le monde n'a pas été logé à la même enseigne : « Des secteurs s'en sortent très bien comme la santé, la logistique et l'e-commerce, mais l'industrie a beaucoup souffert », poursuit Jean-Paul Chapron. Mais ce n'est pas la seule situation à surmonter. Selon le délégué régional du Syntec, des difficultés d'affectation de ressources humaines en fonction des missions chez les prestataires IT subsistent. Et ce en dépit des bonnes volontés, y compris celles de la région, à tout faire pour que l'adéquation entre les missions et les profils des personnes recrutées soit la meilleure possible.
Concernant les profils de personnes recrutées sur l'année écoulée, développement, pilotage opérationnel et exploitation ont constitué des domaines de prédilection. Après la crise Covid et l'explosion du télétravail, des besoins beaucoup plus nombreux sur tous les métiers de l’infrastructure et du support en général (maintenance et réseaux, helpdesk, etc.) devraient se faire sentir. Un peu plus loin dans le temps, à horizon 3 ans, ce sont les métiers de datascientist, data protection officer et chief data officer qui devraient avoir la cote. Avec à la clé des impacts directs sur les viviers de formation. « Depuis un an les entreprises sont allées chercher des clients sans les rencontrer et ouvrir des marchés c'est difficile depuis un an », constate Franz Jarry, délégué général d'ADN Ouest. « Une dimension dans les formations émerge de commerciaux dédiés à l'IT, comme Rocket School à Nantes, ainsi que sur les formations de business developer, ce sont des besoins qui se développent nécessitant une diversification des recrutements sur de nouveaux sujets autour de la data ».
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