Le présent et l'avenir des communications sont dominés par trois grands thèmes : la modernisation des réseaux, les nouveaux cas d'utilisation et modèles commerciaux et l'évolution vers la 6G. En matière de modernisation, les nouveaux réseaux sont basés sur des logiciels, à tel point qu’il est courant d’entendre qu’en dehors de l’antenne, tout est logiciel. Cette plaisanterie reflète plutôt bien la réalité. Pour répondre aux demandes des consommateurs en matière de connectivité, de bande passante et de latence, le réseau doit offrir une envergure sans précédent et à moindre coût. Les solutions comprennent la virtualisation et la gestion autonome.
Les nouveaux cas d'usage et modèles commerciaux sont quant à eux les garants de nouveaux revenus. Pour les opérateurs de réseaux mobiles, le sans fil grand public représente encore plus de 70 % des revenus annuels. De nouvelles possibilités dans les marchés verticaux et les applications industrielles apporteront une nouvelle croissance. Enfin, alors que le déploiement mondial de la 5G se poursuit, la recherche sur la 6G s'accélère. L'objectif est d'apporter les changements évolutifs et de rupture nécessaires pour permettre une vision de la connectivité généralisée.
À partir de ce bilan, quelle est la voie à suivre à l’horizon 2026 et 2031, dates plus proches de nous qu’on ne le pense ?
2026 : c’est déjà demain !
Les attentes continuent d'évoluer, car de plus en plus d'utilisateurs, de matériels et de cas d'utilisation exigent la meilleure qualité de service (QoS). Ces attentes portent sur une connectivité fiable, omniprésente et transparente, et la 5G permettra d'y parvenir, en étant probablement accessible à 60 % de la population mondiale d'ici 2026. La société Ericsson prévoit que le nombre d'abonnements à la 5G dépasse les 3 milliards, et certaines projections indiquent que d'ici là, les réseaux 5G transporteront plus de 50 % du trafic total de données mobiles.
Ces prévisions se fondent, en partie, sur un éventail de possibilités en expansion : le cloud gaming mobile, qui devrait connaître un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 41 %, les nouveaux cas d'utilisation industrielle, qui pourraient représenter un marché de 1 000 milliards de dollars d'ici 2028, le transport connecté, qui est crucial pour les véhicules autonomes. Mais aussi les réseaux non terrestres reposant en partie sur des constellations de satellites en orbite terrestre basse, sans compter le fait que sur les six milliards de connexions IoT cellulaires, la moitié seraient des objets connectés critiques. Bien que la croissance puisse provenir de la prochaine « killer app », des opportunités importantes sont susceptibles de provenir de domaines tels que les nouveaux services pour les applications de détail et industrielles, y compris les réseaux privés. Il pourrait également y avoir des possibilités de créer de nouveaux marchés lucratifs que personne n'a encore imaginés.
2031 : l’avènement de l’Internet of Everything
En 2031, les premiers réseaux de la 6G seront en pleine expansion : la convergence des mondes physique, numérique et humain grâce aux applications, à l'informatique et aux communications. Certains ont appelé ce nouveau niveau d'interaction l'Internet du Tout (Internet of Everything).
L'une de ses principales caractéristiques sera la coexistence et l'intégration harmonieuse de technologies d'accès sans fil hétérogènes, bien au-delà de ce qui est possible aujourd'hui. Les cas d'utilisation de la 6G entraîneront également le besoin de débits de données plus élevés. Cela implique d'utiliser le spectre au-dessus de 100 GHz avec des largeurs de bande de plusieurs gigahertz, tout en utilisant encore davantage les bandes inférieures à 100 GHz. L'efficacité spectrale, l'efficacité énergétique et la conception des formes d'onde joueront un rôle crucial.
La gestion du réseau par l'intelligence artificielle permettra la flexibilité, et l'ingénierie du temps sera nécessaire pour faciliter les nouveaux cas concrets. Les critères de référence de la 5G en matière de faible latence seront complétés par la prévisibilité temporelle, dans laquelle l'heure absolue d'arrivée des données (ni trop tôt, ni trop tard) sera précise. Cela nécessite des capacités exceptionnelles en matière de synchronisation temporelle et de contrôle du routage.
Face à des changements aussi radicaux dans les interactions entre les humains, les machines et le monde connecté, la confiance et la sécurité doivent être intégrées dès le départ. Les conséquences des piratages et des attaques sont déjà graves. La 6G devra donc atteindre des niveaux élevés de sophistication dans la détection et la neutralisation des menaces, tout en améliorant la prévention des menaces et la résilience des organisations.
Montrer la voie de « l'Openness »
Pour revenir au présent, le chemin vers 2026 et 2031 commence par un changement fondamental qui est actuellement en cours : l'avènement des réseaux d'accès sans fil ou Open RAN. Cette approche permet de normaliser les interfaces dans une architecture RAN hétérogène afin de permettre un déploiement flexible du réseau, et elle favorise également une approche commune de la virtualisation du RAN. L'Open RAN a évolué vers le concept de contrôleur intelligent RAN ou RIC, qui constitue une première étape vers l'inévitable fusion du RAN et du réseau central.
Si cette évolution présente l'avantage de réduire les coûts d'infrastructure et de permettre une expansion flexible pour les opérateurs mobiles, elle pose des problèmes d'interopérabilité entre les éléments de réseau de différents fournisseurs, qu'ils soient logiciels ou matériels. Autre défi : les interfaces ouvertes augmentent également la surface pour une cyber-attaque, ce qui exige des mesures de sécurité plus nombreuses et plus efficaces. Les leaders du secteur travaillent ensemble pour relever ces défis par le biais d'une organisation appelée O-RAN Alliance.
Faciliter un changement nécessaire
Nous pouvons considérer tout ceci comme une opportunité de contribuer au changement au sein des organisations et de l'industrie. Il peut s'avérer utile de diviser cette démarche en deux trains de pensée parallèles : accélérer les nouveaux cas d'utilisation et gérer les risques cruciaux.
Tout d'abord, la formulation d’un objectif clair peut aider à accélérer le développement de nouveaux cas d'utilisation. Passer de la vision à l'action et au succès commence, comme toujours, par la rapidité d'exécution. C'est d'autant plus important pour les acteurs qui cherchent à se différencier par de nouveaux modèles commerciaux qui concentreront la technologie sur les domaines qui garantiront le plus d'impact.
Deuxièmement, les entreprises doivent constamment gérer les risques, et les nouvelles technologies doivent être développées et validées rapidement et en toute confiance. Ainsi, que vous fabriquiez des semi-conducteurs, des systèmes réseau ou des équipements pour les utilisateurs (ou d'autres nouveaux appareils) ; que vous soyez un prestataire de services, un supercalculateur ou un équipementier automobile, la création de nouvelles alliances fondées sur des objectifs communs s'est avérée être une autre clé du succès.
En fin de compte, la capacité de conduire des changements qui anticipent et répondent aux attentes futures nécessite des efforts de recherche, de conception et de validation, ainsi que des processus qui évaluent efficacement et en permanence l'expérience de l'utilisateur dans les cas d'utilisation critiques. De la physique des dispositifs à semi-conducteurs aux systèmes radio avancés, en passant par les systèmes de réseaux autonomes et virtualisés, la réussite de tout cela nécessitera une expertise et des outils qui évaluent tout, du comportement physique et fonctionnel à la qualité de service.
Vers le futur, et au-delà...
Si l'on considère les technologies qui vont façonner l'avenir de la connectivité, le chemin à parcourir semble semé d'embûches. C’est pourquoi l’industrie a besoin de partenaires technologiques en mesure de les aider à accélérer l’innovation et à progresser vers une connectivité fiable, de nouvelles possibilités et une expérience utilisateur de qualité supérieure.
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