Mises sur la place publique, avec l'effet choc des restructurations et dégraissages du secteur, dont les 1468 suppressions d'emplois annoncées chez Alacatel-Lucent, les forces et faiblesses de la filière télécoms font l'objet d'un premier rapport du groupe de travail mis en place le 15 mars à la demande du ministre délégué à l'Emploi, Gérard Larcher, et de son collègue l'Industrie, François Loos. Ce rapport présenté le 19 avril au ministère de l'industrie par Pascal Faure, vice-président du Conseil général des technologies de l'information (CGTI) dresse en une quarantaine de pages un état des lieux, évoquant d'emblée le paradoxe du dynamisme de ce secteur, à la fois en volume et en innovation, et la difficulté à ancrer durablement ses emplois de R&D. Une difficulté qui, visiblement, ne se limite pas à l'Hexagone mais concerne l'ensemble de la filière télécoms européenne. Equipementiers et opérateurs ont, de toute évidence, partis liés dans les mutations provoquées par la compétition mondiale et, notamment, par les politiques commerciales agressives des équipementiers asiatiques. D'où remise en cause de la « chaîne de valeur » que les 14 experts membres du groupe de travail voient s'orienter plus encore vers une mise en exergue des services, des contenus et des logiciels. Dans ce contexte, souligne le rapport, les équipementiers européens ne manquent pas d'atouts, dont l'environnement de formation en ingénieurs du continent et la compétence de ces derniers, reconnue sur un plan international, ne sont pas les moindres. Leurs clients-opérateurs, mais aussi les pouvoirs publics, du fait du caractère stratégique que représente la maîtrise des technologies de l'information, ont leur rôle à jouer dans la préservation et le développement de cet atout-compétence. Renforcer la gestion prévisionnelle D'où les quatre pistes thématiques que propose le groupe de travail pour approfondir cet exercice de prospective d'ici à fin juin, selon le calendrier fixé initialement par les deux ministres. Le rapport d'étape recommande ainsi aux pouvoirs publics : -de promouvoir un « écosystème européen », sur fond de promotion de standards, d'une gestion des fréquences optimisant la création de valeur ajoutée et d'activité économique, de protection de la propriété intellectuelle ; -de s'assurer que la compétition entre européens, américains et asiatiques, puisse se faire à armes égales (via l'articulation des programmes de défense, le respect des règles internationales, la promotion de partenariats entre équipementiers européens et leurs clients) ; -d'amplifier les efforts publics en matière de développement des infrastructures et des usages des technologies de l'information (promotion du très haut débit, du e-commerce, du e-paiement, etc.) ; -de mettre en place une veille prospective concernant les évolutions de l'emploi et des compétences de cette filière. Sur ce dernier point, les ministres Gérard Larcher et François Loos se sont empressés de reprendre la balle au bond en invoquant la montée en puissance de la politique industrielle sous-jacente aux pôles de compétitivité. Dont le pôle « Image et Réseaux » en Bretagne qui, rappelle le communiqué officiel, « rassemble des équipes reconnues dans le monde entier », et a déjà suscité « une douzaine de projets soutenus par une enveloppe de l'Etat de 22 millions d'euros ». Rendez-vous est pris dans deux mois, sous réserve de décision du nouveau gouvernement, pour le rapport final de ce groupe de travail de prospective.
Quatre pistes pour la sauvegarde de l'emploi de la filière télécoms
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Un mois après l'onde de choc provoquée par l'annonce du plan social Alcatel-Lucent, le groupe de travail sollicité par le gouvernement a présenté le 19 avril un état des lieux et quelques propositions à approfondir dans les deux mois à venir.
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