Le formidable essor de l'économie indienne peut contribuer au développement de PME françaises innovantes pour peu que celles-ci préparent bien leur arrivée sur ce continent. La preuve en fut donnée, hier, sous les ors du Sénat et en présence de l'Ambassadeur de l'Inde en France, Ranjan Mathai, dans le cadre d'un colloque organisé par l'IE-Club. Rappelons que cette association réunit PME, grandes entreprises, investisseurs, centres de recherche et organismes publics afin de renforcer les relations entre ces différents acteurs, avec l'objectif de promouvoir les PME innovantes. Le colloque a donné la parole à des PME françaises déjà implantées ou en cours d'installation en Inde. L'expérience asiatique de Vox Mobili, éditeur de services pour les opérateurs mobiles, remonte à moins d'un an. Cette PME de 49 personnes (chiffre d'affaires de 6 M€ en 2007) a d'abord noué un partenariat fructueux avec l'entreprise indienne On Mobile avant d'être rachetée par cette dernière en septembre 2007. Le dirigeant de Vox Mobili explique qu'il financera son développement européen grâce au succès commercial rencontré en Inde. La PME Telisma, spécialisée dans la reconnaissance vocale, a développé des outils de commande vocale pour messagerie dans dix langues indiennes (le pays compte 22 langues et 1 600 dialectes). Quant à Leirios, éditeur d'une solution visant à améliorer la qualité logicielle (en certifiant la conformité des applications à leur cahier des charges), il entrevoit de grandes opportunités de développement sur un continent où des sociétés comme Infosys, Accenture, Steria et autres SSII emploient des milliers de testeurs. Créer une filiale pour sa R&D Enfin, plutôt de que sous-traiter une partie de sa R&D en Inde, GeoConcept, spécialisé dans les logiciels de géomarketing et de géolocalisation, a préféré y créer une filiale pour recruter, sur place, une dizaine de développeurs. « Nous avons trouvé dans ce pays une grande réactivité », confient les dirigeants de la PME qui veulent réduire au minimum le turnover de leur équipe locale. Cette préoccupation a également été évoquée par Hervé Kauffmann, directeur d'Orange Business Services, dont la société compte 1 600 personnes en Inde : « L'un des principaux facteurs de succès pour nous, c'est la fidélisation de nos employés. » C'est un défi quotidien dans l'un des pays « les plus jeunes du monde, sans déficit de force de travail, où les salaires augmentent et où les jeunes ont soif d'apprendre et envie de bouger », rappelait l'ambassadeur en ouverture de colloque. Pour réussir en Inde, les PME intervenues hier confirment qu'il faut soigneusement préparer son arrivée dans le pays et, reprenant l'expression de Sudhir Chaturvedi, vice président de la SSII Infosys, conseillent aux candidats au développement international « d'ouvrir leur esprit ».
Quand la PME française bénéficie de l'essor indien
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