En direct de Las Vegas. Après avoir mis l'accent lors de son dernier événement Accelerate de Los Angeles sur sa plateforme de stockage NAS scale-out FlashBlade S - et présenté en mars dernier le modèle E au positionnement prix particulièrement agressif - le spécialiste des solutions de stockage flash Pure Storage remet cette fois les projecteurs sur sa gamme de baies FlashArray. Les deux derniers représentants de ses gammes X et C de 4e génération viennent en effet d'être présentés à Las Vegas lors de sa conférence Accelerate 2023 (du 14au 16 juin à Las Vegas).
Les derniers modèles de baies FlashArray X et C R4 partagent une architecture technique avec des contrôleurs Intel Xeon Sapphire Rapids, des améliorations théoriques de la vitesse mémoire (+de 80 % avec la DDR5) et de la compression inline de 30 % grâce à l'accélérateur DirectCompress. Des options de connectivité 64Gb et 100 GbE sont proposées ainsi que le NVMe over FC. Les baies FlashArray C et X existent depuis des années au catalogue du fournisseur américain, chacune ayant leur positionnement. Basée sur de la NAND QLC bon marché, la série C est destinée aux usages secondaires, tandis que la famille X exploite de la NAND TLC - bon ratio performance/endurance - pour répondre aux exigences des charges de travail critiques. La X, disponible en 4 modèles (X20 jusqu'à 314 To, X50 jusqu'à 663 To, X70 jusqu'à 2,3 Po et X90 jusqu'à 3,3 Po) est taillée pour répondre aux traitements de workloads pour des applications critiques, de larges bases de données OLTP ou environnements virtualisés, de la consolidation de workloads, de l'analytique temps réel... A l'opposé, la C vise les environnements de développement et de test, VDI, de bases de données opérationnelles ou encore à des fins de consolidation de données. Trois configurations sont poussées : C50 jusqu'à 1,6 Po, C70 jusqu'à 4,8 Po et C90 jusqu'à 8,9 Po. Le lancement de ses deux derniers modèles de FlashArray est prévu dès le courant de cet été au niveau mondial, sans précision de tarifs à ce stade.
Shawn Hansen, responsable de l'activité FlashArray de Pure Storage a présenté la dernière génération de carte DirectFlash (DFM) dont la capacité peut grimper jusqu'à 75TB (QLC) et qui présente selon lui un ratio performance-coûts imbattable sur le marché du stockage flash (crédit : D.F.)
Les baies FlashArray bien armées aux modules DirectFlash
Jusqu'à présent, Pure Storage n'avait pas pour habitude de lancer simultanément deux produits d'une même gamme de solutions. Mais les temps changent : « Au fur et à mesure que nous avançons, nous prenons un peu de recul en regardant notre histoire. FlashArray X et le FlashArray C ont été lancés à des moments différents et n'étaient tout simplement pas alignés. Je pense que pour cette mise à jour, nous voulions les rapprocher un peu plus », nous a expliqué Cody Hosterman, directeur senior et responsable produit FlashArray de Pure Storage. « Vous allez donc voir un peu plus d'alignement au niveau de nos modèles. Évidemment, l'un exploite toujours la technologie TLC dans les DFM, l'autre avec QLC, mais nous voulons les rapprocher un peu plus en conservant le plus de points communs possibles, de façon à consolider les efforts déployés et donner plus de valeur à chaque mise à jour ». Pour rappel le DirectFlash Module (DFM) est une carte flash NVMe au design maison. Contrairement aux SSD traditionnels, il n'y a pas de contrôleur flash ou de couche de traduction flash (FTL) dans le DFM, mais uniquement de la flash brute. Ces modules ne sont plus réservés aux seules baies FlashBlade, le groupe misant plus que jamais sur la multiplicité de plateformes qui les accueillent à des fins logiques de réduction de coûts de fabrication.
La flash prend une place grandissante dans les projets de remplacement des entreprises pour leur stockage primaire selon le fournisseur californien. Son CEO Charles Giancarlo avait d'ailleurs évoqué il y a quelques jours la fin des disques durs à horizon 2028 pour ce type de systèmes, lors d'une conférence financière avec les analystes sur les résultats du groupe pour son premier trimestre 2024. Le dirigeant a profité de sa conférence annuelle pour marteler de nouveau son message et passer en revue les principaux défis stratégiques du groupe à venir sur lesquels nous aurons l'occasion de revenir.
L'absence de prise en charge PCIe 5 assumée
Concernant l'absence de support de la dernière génération de bus PCIe 5, nous avons également pu avoir une explication sur ce point : « La première et principale raison est que nous voulons toujours optimiser nos performances au niveau du système. Nous ne nous intéressons pas aux composants et aux générations de PCIe à moins qu'ils n'apportent un avantage en termes de performances globales. Certains de nos fournisseurs peuvent pousser les gens à être PCIe Gen5. Mais quand vous êtes fabricant de composants, vous essayez toujours de faire en sorte que vos composants ne soient pas un goulot d'étranglement », prévient Cody Hosterman. « Lorsque nous concevons notre système, nous savons exactement où se trouve chaque goulot d'étranglement du point de vue des performances et de l'efficacité. Il n'est donc pas logique pour nous de rendre une connexion plus rapide si tous les clients n'en tirent pas un avantage. En toute honnêteté, si nous rendions juste une connexion plus rapide sans rendre tout ce qui autour beaucoup plus rapide, le client n'en tirerait aucun avantage et verrait simplement son coût augmenter ». Une explication difficile à comprendre quand on sait que les Xeon Saphhire Rapids supportent justement le PCIe 5 et surtout le CXL 1.1, des interfaces incontournables pour suivre la montée en puissance de l'informatique composable.
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