C'est confirmé. Nokia rachètera bien Alcatel-Lucent (ALU). Les deux entreprises l'ont annoncé hier dans un communiqué commun. Elles entendent ainsi devenir «créer un leader des technologies innovantes dans les réseaux et les services pour un monde connecté IP». Comme précédemment annoncé, cette fusion prendra la forme d'une offre publique d'échange de Nokia sur l'ensemble des titres émis par Alcatel-Lucent. Le ratio de 0,55 action de Nokia pour 1 action d'Alcatel-Lucent, cela équivaut à une valorisation d'Alcatel-Lucent à 15,6 milliards d'euros. Les conseils d'administration des deux entreprises ont d'ores-et-déjà approuvé la transaction, qui reste toutefois soumise à l'approbation des actionnaires de Nokia et des autorités de régulation et à la consultation des représentants des salariés.

Mardi dernier, Nokia et Alcatel-Lucent avait déjà mis fin aux rumeurs, révélées lundi par Bloomberg et le quotidien économique Les Echos: «Nokia et Alcatel-Lucent confirment qu'ils sont en discussions avancées concernant une éventuelle fusion complète.» Néanmoins, les deux sociétés précisaient alors que pour l'heure, il n'y avait encore aucune certitude que ces discussions aboutiront à un accord.

Une négociation entamée avec l'aval de l'Etat

Dans la confidence depuis le début des négociations, la présidence de la République Française a reçu mardi 14 avril après-midi les dirigeants d'Alcatel-Lucent et de Nokia, à savoir Rajeev Suri, CEO de Nokia, et Michel Combes, directeur général d'Alcatel-Lucent. Le gouvernement a prévenu qu'il serait attentif aux conséquences de ce projet de fusion sur l'emploi. Le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, a assuré que la recherche serait maintenue en France et que l'emploi serait préservé. Alcatel-Lucent compte 53 000 collaborateurs dans le monde. Nokia en dénombre 55 000.

Cette fusion va faire naître un géant européen des équipements de réseau. Le chiffre d'affaires de ce géant pourrait dépasser les 25 milliards d'euros et se rapprocher ainsi de celui du leader du secteur, Ericsson. La nouvelle entité entend ainsi profiter des complémentarités d'Alcatel-Lucent et de Nokia dans les domaines du routage IP, des applications et services du cloud. En outre, la première est spécialisée dans les technologies de réseaux fixes et la deuxième dans les réseaux mobiles.

Cap sur la 5G

La nouvelle entité entend miser sur l'innovation et le développement des technologies futures telles que la 5G, les réseaux virtualisés, le cloud, l'analyse des données réseau, ainsi que les capteurs et l'imagerie. Pour cela, elle mettra à profit ses quelque 40 000 employés en R&D et des dépenses annuelles de EUR 4,7 milliards en R&D en 2014. Dans leur communiqué commun, Alcatel-Lucent et Nokia précisent: «Le nouvel ensemble aura une capacité d'innovation sans précédent, grâce aux  Bell Labs d'Alcatel-Lucent, aux Future Works de Nokia, ainsi qu’à Nokia Technologies.»

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