« Réduire les coûts pour préserver la rentabilité ». Voilà l’un des objectifs annoncés par Nokia à l’occasion de la publication de ses résultats financiers du troisième trimestre 2023. Pekka Lundmark, président et CEO de la firme finlandaise, a ainsi déclaré en guise d’introduction : « Nous continuons à croire en l'attractivité à moyen et long terme de nos marchés. Les révolutions du cloud computing et de l'IA ne se matérialiseront pas sans investissements significatifs dans des réseaux aux capacités largement améliorées. Cependant, alors que le calendrier de la reprise du marché est incertain, nous ne restons pas immobiles mais prenons des mesures décisives à trois niveaux : stratégique, opérationnel et des coûts ».
Un ensemble de mesures fortes qui doit permettre de redresser la barre, comme l’estime Pekka Lundmark : « Tout d'abord, nous accélérons l'exécution de notre stratégie en donnant aux groupes d'entreprises une plus grande autonomie opérationnelle. Deuxièmement, nous rationalisons notre modèle opérationnel en intégrant des équipes de vente dans les groupes d'activité et, troisièmement, nous redéfinissons notre base de coûts pour protéger la rentabilité. Je pense que ces actions nous rendront plus forts et apporteront une valeur significative à nos actionnaires » poursuit le CEO de Nokia. Et c’est sur ce troisième point que nous nous attardons.
Jusqu’à 14 000 personnes licenciées
Invoquant un environnement du marché instable, Nokia a en effet décidé de réduire sa base de coûts « sur une base brute (c'est-à-dire avant inflation) de 800 M€ à 1,2 Md€ d'ici à la fin de 2026 par rapport à 2023 » estime le géant finlandais des télécommunications. « Cela représente une réduction de 10 à 15 % des dépenses de personnel » ajoute-t-il dans un communiqué. Ainsi, via ce programme, l’entreprise devrait réaliser a minima 400 millions d'euros d'économies en cours d'année en 2024 et 300 millions d'euros supplémentaires en 2025. In fine, l’organisation de la société sera lestée de plusieurs milliers d’employés. « Le programme devrait conduire à une organisation de 72 000 à 77 000 employés par rapport aux 86 000 employés que compte Nokia aujourd'hui ».
Entre 9 000 et 14 000 personnes pourraient donc voir leur poste sur la sellette, Nokia précisant que « l’ampleur exacte du programme dépendra de l'évolution de la demande du marché final ». Les équipes ciblées sont les suivantes : réseaux mobiles, services cloud et services de réseau, et des coupes sont également prévues dans les fonctions centrales de Nokia. « Les décisions business les plus difficiles à prendre sont celles qui ont un impact sur nos collaborateurs. Nous avons des employés extrêmement talentueux chez Nokia et nous soutiendrons tous ceux qui sont affectés par ce processus. Le réajustement de la base de coûts est une étape nécessaire pour s'adapter à l'incertitude du marché et pour garantir notre rentabilité et notre compétitivité à long terme. Nous restons confiants quant aux opportunités qui s'offrent à nous », a déclaré Pekka Lundmark. Côté calendrier, la firme précise qu’une réunion avec les investisseurs et les analystes se tiendra le 12 décembre 2023 au siège à Espoo, en Finlande et ajoute que « ces changements proposés sont soumis à des exigences de consultation locale avec les représentants des employés et les partenaires sociaux de Nokia ».
Un chiffre d’affaires en baisse de 15 % au T3 2023
En parallèle de cela, Nokia maintient ses perspectives « malgré la faiblesse des dépenses des opérateurs qui pèse sur le troisième trimestre » et annonce un chiffre d'affaires net du troisième trimestre en baisse de 15 % en glissement annuel à taux de change constant. À blâmer : l'incertitude macroéconomique et la hausse des taux d'intérêt qui continuent à peser sur les dépenses des opérateurs. Faisant état d’un flux de trésorerie disponible négatif de 400 millions d'euros et d’un solde de trésorerie nette de 3 milliards d'euros, Nokia indique que « les vents contraires du fonds de roulement devraient s'atténuer à partir du 4ème trimestre ». Le Finlandais campe toutefois sur ses positions et prévoit toujours un chiffre d'affaires net compris entre 23,2 et 24,6 milliards d'euros pour l'année 2023 avec une marge d'exploitation comparable comprise entre 11,5 % et 13,0 %.
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