C'est en 2016 que devrait ouvrir à la Halle Freyssinet à Paris 13e, l'incubateur géant présenté ce 24 septembre. Initié par la Mairie de Paris et la Caisse des dépôts, le projet est destiné à faire de Paris l'égale des grandes capitales mondiales en matière de développement de start-up du numérique. Mais ce projet vaut surtout par son parrain et principal financeur, Xavier Niel, le patron du groupe Iliad-Free.
De l'argent il en faudra pour transformer la Halle, un lieu d'exposition austère de 30 000 mètres carrés (*), en immeuble pour start-up, donc avec des salles équipées, reliées en très haut débit, organisées pour favoriser les services partagés. C'est l'architecte Jean-Michel Wilmotte qui se charge de mener l'opération. Avec ce nouvel instrument, les jeunes pousses auront accès à un éco-système de financement et de relations technologiques leur permettant d'évoluer. La mairie bâtira autour un environnement d'accueil, restauration et hôtellerie, pour leur faciliter la vie et en faire vraiment un pôle à part. A Palo Alto, Cloudera est par exemple installé dans ce genre d'ancien entrepôt juste à coté d'un Fry's.
Une rivalité mondiale entre grandes cités
La Ville de Paris dispose déjà de lieux comparables, un peu partout dans Paris, mais pas en nombre suffisant pour accueillir toutes les demandes. Et surtout, elle voulait se distinguer dans la rivalité qui oppose les grandes capitales mondiales. En particulier Londres et sa TechCity que Fleur Pellerin cite souvent en exemple. Berlin est également en pointe. Paris faisait figure de nain.
C'est Jean-Louis Missika, adjoint au Maire (*) chargé de l'innovation de la recherche et des universités qui pilote ce projet côté mairie. La Ville a racheté le lieu, pour 70 millions d'euros à la SNCF et l'a revendu au consortium chargé de gérer l'incubateur. Ce consortium sera composé de Xavier Niel, sur ses fonds personnels, et de la Caisse des Dépôts pour une part très minoritaire.
Xavier Niel a vendu récemment 3% d'Iliad pour 300 millions d'euros, justement pour financer de tels projets. Il a lancé avec des associés l'Ecole 42 pour former des développeurs et 101 projets, un concours de développeurs, et possède par ailleurs un fonds de financement de start-ups, nommé Kima Ventures. Xavier Niel mène ainsi « une double vie », de patron d'Iliad-Free et de business angel. A l'américaine. Ce qui n'a pas échappé à la Mairie de Paris.
(*) Créée en 1927, la Halle servait à la SNCF comme entrepôt de réparation, elle devait être démolie, la Mairie de Paris a fait jouer son droit de préemption, pour acheter les locaux et les terrains.
(**) Jean-Louis Missika a été administrateur du groupe Iliad de 2004 à 2008, date de son élection comme conseiller municipal de Paris, il a même été vice-président du conseil d'administration en 2007.
Pour rattraper son retard, Paris transforme un hangar en incubateur
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Dans la Silicon Valley, ceux qui ont réussi financent les jeunes pousses. A Paris, Xavier Niel tente la même chose en finançant 90% du projet d'incubation « 1 000 startups », présenté avec la Mairie de Paris et la Caisse des Dépôts.
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