L’essor des outils collaboratifs et de visioconférence pendant le confinement a facilité le maintien du lien au sein des équipes. Relativement confidentiel avant la crise, l’usage de solutions telles que Zoom, Webex, Teams ou Google Meet, pour ne citer que les plus connues, s’est installé dans la durée lors du confinement. Jusqu’alors occasionnel, le télétravail s’est alors transformé en une modalité de collaboration à part entière qui a séduit bon nombre de cadres, dont les informaticiens. Tel est l’un des constats de l’Apec dans sa dernière étude sur le télétravail et les cadres en temps de crise présentée en décembre 2020. Les résultats montrent d’abord qu’avant la période du confinement, les cadres utilisaient principalement le mail (76 %) et le téléphone (65 %) pour communiquer avec leur manager en télétravail. Certains avaient déjà recours aux outils collaboratifs et à la visioconférence (43 %), mais leur usage restait l’apanage des télétravailleurs intensifs (62 %). À l’occasion du confinement, 65 % des cadres en télétravail ont eu recours à ce type d’outils pour communiquer avec leur manager et plus encore pour échanger avec leurs collègues (70 %).
L'utilisation des plateformes collaboratives a explosé au cours du 1er confinement. (Source: Apec. Crédit photo: Apec)
Les cadres de moins de 30 ans particulièrement motivés
Selon l'association, un retour en arrière semble aujourd’hui peu probable surtout dans les secteurs de l’IT, des télécommunications, de l’ingénierie et de la R&D, avec 84 % d’utilisateurs de plateformes de communication en septembre 2020. C’est également dans l'informatique, que la proportion de ceux qui souhaitent continuer à travailler à distance est la plus importante (93%). Ce souhait prédomine en Ile-de-France, où un cadre informaticien sur cinq aspire même à télétravailler à 100 % ou presque. Grands adeptes des plateformes de communication, les jeunes de moins de 30 ans, sont 87% (contre 77% pour les plus de 50 ans) à souhaiter collaborer à distance, de préférence 2 à 3 jours/semaine. Leurs motivations? une envie de gagner en autonomie. Sont également cités des éléments comme la diminution du temps de transport, la possibilité de travailler au calme, notamment pour réaliser des tâches complexes, et celle de pouvoir gérer des imprévus (rendez-vous médicaux, courses, etc.).
46% des cadres de moins de 30 ans souhaitent travailler en ligne deux à trois fois pas semaine. (Source: Apec. Crédit photo: Apec)
Une pratique très peu mentionnée par les recruteurs
Considérant que le télétravail est une pratique qui leur est particulièrement adaptée, 69 % des cadres considèrent que c’est un critère important dans leur recherche d’emploi, C'est le cas des franciliens (73 % contre 66 % en région) mais aussi des cadres de l'informatique (78 %) ou des études-R&D (76 %), deux fonctions moteurs de l'emploi cadre. Pourtant, les entreprises qui valorisent cette possibilité sont rares. Au premier semestre 2020, seules 3 % des offres d’emploi cadre en faisaient état. Dans un contexte où les difficultés de recrutement restent de mise, le télétravail pourrait constituer un facteur d’attractivité important pour attirer et fidéliser les cadres, notamment dans certaines fonctions comme l’informatique, les études et la R&D, ou encore dans des secteurs et territoires en déficit d’attractivité. A moyen terme, le télétravail pourrait représenter un critère plus important de l’image employeur, souligne l’Apec dans ce rapport. C’est un facteur d'attractivité supplémentaire que les entreprises doivent valoriser, conclut l’organisme.
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