Une page se tourne et une marque disparaît. Enfin presque, Jaguar Network, acquis par Iliad en 2019 n’existe plus en tant qu’entreprise. Elle est remplacée par Free Pro, indique Denis Planat, directeur général de cette entité. Pour rappel, il a été nommé en mai 2021 en remplacement de Kevin Polizzi, fondateur de Jaguar Networks. Un effort de visibilité donc pour l’activité à destination des TPE et PME-PMI dont l’offre phare avait été lancée en mars 2021. « A date, nous avons recruté 30 000 clients », se réjouit le dirigeant. Et d’ajouter, « sur le profils des clients, la majorité est dans le cœur de cible, mais nous avons aussi quelques réussites auprès des grands comptes qui disposent de magasins, de filiale. Ils souhaitent disposer d’une offre simple et facile à installer pour du FFTH et une flotte mobile ».
Offre cyber en préparation et SecNumCloud engagé
Si le rythme d’acquisition de clients reste soutenu (dont 30% se fait via des partenaires), Free Pro entend étoffer son catalogue de services. Ainsi au début de l’année 2023, « une offre de cybersécurité va être proposée », glisse Denis Planat. S’il reste discret sur les détails de ce service, il devrait comprendre des éléments autours des tests d’intrusion, de protection des postes et du micro-SOC.
La question de la souveraineté va aussi être adressée, « nous sommes rentrés dans le processus de labellisation SecNumCloud de l’Anssi », poursuit le directeur général. Fonctionnant sous VMware, ce label « cloud de confiance » concernera le cloud privé tout comme OVHCloud. « Ce sujet est particulièrement demandé pour le marché secteur public qui représente 25% chez nous », observe-t-il. Interrogé sur la co-existence avec Scaleway et la lisibilité entre les deux structures, Denis Planat reconnait qu’il y a des efforts à faire, mais précise, « nous travaillons avec Scaleway quotidiennement, mais il propose plutôt du cloud public à la mode AWS et nous, nous adressons la partie cloud privé et hybride ».
Développer le réseau fibre et les métiers historiques de Jaguar Network
Sur le plan technique, l’offre Free Pro devrait migrer progressivement vers le WiFi 6E. Pour rappel à son lancement, la box n’embarquait que l’itération 5 du WiFi et le groupe avait indiqué faire l’impasse sur le WiFi 6 pour se concentrer sur la prochaine étape, le 6E. Le réseau fibre s’étoffe dans les territoires avec l’acquisition de l’opérateur Connexy en septembre dernier et ses 650 km de fibre dans les Hauts de France. Pour l’avenir, Free Pro ne s’interdit pas d’autres acquisitions pour renforcer son offre fibre, souligne Denis Planat.
Si statutairement Jaguar Network disparaît, le nom reste associé à une seconde gamme d’offres au sein de Free Pro. Baptisées XPR Jaguar Network by Free Pro, elles regroupent les différents services de télécoms, d’hébergement et de cloud, ainsi que les services managés. En avril dernier, la société avait présenté XPR Cloud, un cloud privé dédié et mutualisé pour répondre à des enjeux et besoins de sauvegarde et de traitement de données sensibles ou d'élasticité. Reposant sur un socle technologique VMware, cette offre s'articule autour de 5 services adossés à une vingtaine de modules. C’est ce service qui devrait être à terme labellisé SecNumCloud.
Des expérimentations edge computing et 5G privée
La phase de croissance de Free Pro passe aussi par le développement des usages et notamment dans le domaine de la mobilité. Dans le cadre du plan France 2030 porté par BPI France, la société a été retenu pour participer à deux projets. Le premier s’articule autour du edge computing dans le domaine de la construction et notamment autour des GigaFactory. Le second s’oriente vers les réseaux 5G privés, « nous travaillons avec Alcatel Submarine Networks, qui fabrique et pose des câbles sous-marins », précise Denis Planat.
Avec l'unification de la marque, le dirigeant veut maintenant passer à la vitesse supérieure et ambitionne de doubler le chiffre d’affaires de la société l’année prochaine. Il est conscient que le marché TPE-PME n’est pas mature sur l’adoption de la concurrence, mais ayant l’expérience des télécoms, il se veut philosophe, « ça va changer, mais c’est long ».
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