La crise du Covid-19 est passée par là. Les DSI, pour la plupart, ont reçu l’ordre subitement de couper 30 à 50% de leurs budgets informatiques. Les prévisions financières sont difficiles à établir car la crise actuelle est imprévisible comparée à celle connue en 2008. Trois options s’offrent aux DSI concernant les sous-traitants : suspension de mission jusqu’à nouvel ordre, mise en temps partiel des ressources ou annulation de mission (pour report de projets ou autre). Les recrutements et offres de missions se retrouvent donc rapidement gelés. Seuls les besoins ponctuels ou d’extrêmes nécessités sont maintenus.
Les secteurs les plus durement touchés sont ceux qui ont logiquement aussi agi rapidement pour freiner leurs coûts : en 1ère ligne, le retail (LVMH et Decathlon suspendent plus d’une centaine de consultants, L’Oréal reporte sa migration SAP S/4Hana à 2022 et ne garde que les consultants essentiels), s’en suivent les secteurs liés au tourisme et les grosses industries comme Airbus, Daher, PSA, Plastic Omnium... Par ailleurs, les plus grandes SSII de la place essuient en ce moment même des restructurations d’envergure.
Recul de 40% des offres d'emploi IT
Le marché IT a perdu près de 40% de ses offres publiées quotidiennement, ce qui témoigne d’une baisse d’activité généralisée. Ce pourcentage augmente selon les différentes technologies et se révèle encore plus accru sur SAP. En échangeant avec quelques ESN du secteur IT qui souhaitent garder leur identité confidentielle, les cabinets connaissent en moyenne un arrêt ou une suspension de 25 à 35% du total des consultants travaillant pour l’agence. Notre cabinet Crystal Placement partage ces chiffres également.
De leur côté, les consultants qui bénéficiaient d’une position confortable financièrement en freelance se retrouvent rapidement face à l’inconvénient du freelancing : la fragilité du modèle. Premières victimes en frontline de la crise, ils sont les premiers à voir leurs contrats s’arrêter brutalement car flexibles, sans aucune visibilité.
Pas de retour à la normale avant le 2e trimestre 2021
La crise de 2008 nous a appris que l’instabilité économique peut intervenir à tout moment et disrupter le marché tél qu’on le connaît. L’une des conséquences majeures était une baisse des TJM sur le marché et une recrudescence des postes en CDI certes moins rémunérateurs mais plus stables et sécurisants. Nous sommes donc passés d’un « consultant driven market » à un « client driven market » là où il y a encore quelques mois, le marché souffrait d’une grande pénurie de ressources.
Certains secteurs peu impactés par la situation reprennent tout de même leur activité IT progressivement en ce mois de juin. Certains consultants profitent de ce vide pour se former ou se certifier. Il est clair que cette crise va redistribuer les cartes des différents acteurs y opérant. Une reprise majeure sera surtout observée à la rentrée en septembre 2020, sans essuyer un retour à la normal avant le 2e trimestre 2021. Il ne reste plus qu’à laisser passer l’orage en attendant le retour du beau temps.
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