La crise commencerait-elle à avoir des effets sur les perspectives de recrutement des entreprises IT ? En tout état de cause, elles étaient moins nombreuses qu'à l'accoutumée sur le salon de l'emploi IT Lesjeudis.com, qui s'est déroulé hier au CNIT de Paris La Défense. « Nous avons réuni une quarantaine d'exposants, un volume inférieur aux précédentes éditions », note Guillaume Faux, organisateur du salon. « De plus, les recrutements annoncés sont moindres, les SSII n'ayant pas de visibilité sur l'année. A cela s'ajoute le calendrier électoral qui incite les acteurs de la high-tech à se mettre en stand-by et à ralentir leurs investissements pour éviter de prendre des risques ».
Malgré tout, quelque 2 000 offres étaient à pourvoir lors de la manifestation. Les candidats se sont donc pressés sur le salon pour espérer décrocher un emploi ou un stage. 2 300 participants s'étaient préenregistrés pour postuler à une vaste palette d'offres : administrateurs, architectes, chefs de projet, consultants, ingénieurs études et développement, ingénieurs systèmes, techniciens, ingénieurs commerciaux, etc.
Au vu des files d'attentes, les cabinets de conseil et d'ingénierie tels Accenture ou Alten ont attiré un grand nombre d'informaticiens. « Nous avons reçu une centaine de candidats, débutants et confirmés, depuis 11 heures ce matin, et il n'est que 15 heures ! », indique une chargée du recrutement d'Alten, groupe qui recherche des ingénieurs SI et réseaux/ télécoms, «Nous avons également relevé une forte proportion de stagiaires et d'informaticiens au chômage ». Le stand d'Accenture a également attiré de nombreux postulants. « Plus de 80 candidats ont passé des entretiens et le salon est loin d'être terminé », indique un représentant du cabinet. « Il s'agissait d' ingénieurs en poste ou disponibles immédiatement et de stagiaires qui ne possédaient pas la formation que nous recherchons. Nous souhaitons recruter des consultants et des chefs de projet SAP, des profils que nous peinons à trouver, en particulier les experts possédant entre 5 à 10 ans d'expérience qui ont tendance à rester dans leur entreprise. Or, en 2011 et en 2012, beaucoup de projets SAP ont démarré ».
Des files d'attentes à La Poste et aux Finances
Les jeunes diplômés étaient également nombreux cette année à postuler auprès de SSII, comme Logica, Osiatis (500 postes à pourvoir) ou Cognitis-Vanilla (160 offres). « Nous avons reçu de nombreux jeunes à la recherche de stages et également des techniciens en infrastructures, réseaux, help-desk et systèmes », indique une chargée du recrutement d'Osiatis qui prévoit d'intégrer dans ses équipes des techniciens, des ingénieurs d'études et développement, des chefs de projet et des consultants. « La plupart des candidats étaient au chômage alors que l'an dernier, un grand nombre d'entre eux étaient en poste. » De son côté, Cognitis Vanilla confiait avoir reçu plus de jeunes diplômés que lors des précédentes éditions du salon.
« Les SSII ont réduit le volume de leurs embauches, mais elles peinent toujours à trouver certains profils rares », souligne Gabriel Pigeon, directeur commercial du salon. « Les informaticiens en poste sont de plus en plus difficiles à toucher car ils ont tendance à rester là ou ils sont soit par crainte, soit par fidélité envers leur employeur. Quant aux cabinets de conseil, ce sont des acteurs auprès de qui les donneurs d'ordre continuent de faire confiance. »
Enfin, du côté des entreprises clientes, on notait une forte affluence de visiteurs à la direction générale des finances publiques qui ouvrait des postes d'analystes et de programmeurs, et à la direction du système d'information du courrier de La Poste, en quête d'administrateurs, de pilotes d'exploitation, de concepteurs développeurs, d'intégrateurs d'applications, d'architectes et d'urbanistes.
Plus de jeunes diplômés et moins de SSII sur Lesjeudis.com
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Cette année, les jeunes ingénieurs en quête d'un stage et les informaticiens au chômage étaient particulièrement nombreux sur le salon de l'emploi IT Lesjeudis.com. Les SSII étaient moins présentes et leurs besoins en recrutements moins importants.
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