Alors que Digital Realty a annoncé à la fin 2023 la création d’un datacenter dans l’ex silo de sucre du port, un autre acteur pointe le bout de son nez dans la cité phocéenne. Phocea DC, dirigé par Damien Desanti, vient effet de communiquer sur une levée de fonds de 5 M€ pour installer son datacenter à Marseille. Le tour de table a été mené auprès de Réflexion Capital.
« Nous sommes partis du constat qu’il fallait une solution alternative aux offres étrangères pour répondre à des besoins plus locaux, régionaux auprès des administrations, des entreprises, des opérateurs, des hébergeurs », explique Damien Desanti. Lui qui a fait ses armes à la Ciotat et à Sophia Antipolis en tant qu’architecte IT a décidé de créer un datacenter dans un local industriel abandonné du 3ème arrondissement de Marseille. Sans donner l’adresse, il indique « nous sommes au plus près des câbles sous-marins et il s'agit d'une réhabilitation d'un foncier existant ». Un projet qui a séduit la mairie pourtant en réflexion sur un moratoire sur le développement des datacenters dans la ville.
Une ouverture d’ici la fin de l’année
Au global, le bâtiment comprendra une surface utile de 1 700 m² et une puissance de 1,2 MW. En terme de refroidissement, le datacenter s’appuie sur des groupes froids classiques de dernière génération avec pour objectif un PUE de 1,2. On notera que la société garde une petite partie des locaux pour tester « l’immersive cooling et des groupes électrogènes hydrogène pour se substituer aux générateurs à fioul en cas de panne », glisse Damien Desanti. Les travaux ont déjà commencé et le datacenter sera ouvert d’ici la fin de l’année avec à la clé la création de 5 emplois.
A cette date-là, les locaux seront certifiés ISO 27001, HDS (hébergeur de données de santé), PCI DSS et 22301 (pour du PRA/PCA). Interrogé sur SecNumCloud, le dirigeant de Phocea DC, souligne « nous avons regardé avec l’Anssi, mais cette qualification est très complexe et demande beaucoup d’investissements ». Concernant les clients potentiels, il y a les collectivités, les ETI, mais aussi les start-ups (au sein de Reflexion Capital, il y a des investisseurs ayant des intérêts dans des jeunes pousses dans l'IA par exemple). Il existe un autre local à Marseille, Free Pro avec le rachat des infrastructures de Jaguar Networks. Damien Desanti précise, « il n'y a pas de concurrence frontale avec Free Pro, mais il pourrait être un partenaire ». Un appel du pied à Denis Planat ?
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