Quelles sont les solutions permettant de remédier à la pénurie des compétences dans le secteur technologique ? Pour le savoir, Inops, un réseau regroupant plus de 70 000 experts du numérique, présente la première édition de son baromètre de l’expertise du numérique. Ce dernier a été réalisé sur la base d’entretiens réalisés entre juin et juillet 2019 auprès de 1015 freelances en France et de 215 entreprises. Les résultats montrent que bien qu’elles soient en pleine croissance, les entreprises du numérique peinent toujours à recruter des profils techniques. Ainsi, si 70% des sondés déclarent finir l’année 2019 avec un CA en forte croissance, dans le même temps, la difficulté à trouver des compétences constitue le principal frein à leur développement. En effet, 66% se disent victimes d’une pénurie d’experts numériques.
Alors que 99% des entreprises interrogées vont embaucher des experts en 2020, elles ne vont trouver en moyenne qu’un profil sur 2 besoins ouverts après plusieurs mois de recherche. A cela s’ajoute le turnover, très important dans ce secteur, qui constitue aussi un frein pour 23% des répondants. Dans le top 5 des expertises les plus recherchées, ce sont les professionnels dédiés au cycle de vie des applications, à la gestion du SI, mais également les managers de projets, les experts en conseil métier et en business intelligence qui sont les plus demandés.
Dans l'informatique, les spécialités les plus convoitées concernent 5 grands domaines. Source: Inops.
Pour endiguer cette pénurie, les entreprises font donc de plus en plus appel à des freelances pour ces métiers. 76% des recruteurs déclarent faire appel à ces professionnels, certaines en les intégrant directement dans leurs équipes projets. 47% travaillent de temps en temps avec des indépendants, 11% de plus en plus et pour 18% des entreprises interrogées, travailler avec ces derniers ferait même partie de leur ADN. Parmi les solutions proposées pour faire face à ces tensions, les répondants pensent qu’il faut plus d’écoles et de formations dans le numérique et plus de freelances dans les entreprises (pour 60% des indépendants et 26% des entreprises sondées).
Repenser la gestion des talents et s'ouvrir à l'international
Egalement préconisés, des changements au sein des RH pour un meilleur suivi de carrière et plus de fidélisation et d’écoute des employés afin d'éviter le turnover. 32% des entreprises pensent également qu’il faut créer davantage d’outils de gestion de talents. Enfin, si les expertises manquent en France, on peut également aller les chercher ailleurs : 27% des entreprises interrogées sont pour la simplification des procédures de visas pour les informaticiens étrangers. En outre et pour construire le futur de l’expertise dans des métiers tels que ceux liés à la data science, à l’IA, à la cyber-sécurité, à la blockchain ou au marketing prédictif, il est également recommandé aux organisations d’accélérer leur mutation managériale en interne et d’ouvrir leur porte à des compétences externes pour rester dans la course à l’innovation. L’idée ? Former des équipes hybrides de ressources internes et externes qui faciliteront le transfert de compétences et la réalisation de projets.
La réalité est que la France n'arrive plus à attirer les talents étrangers, car le cout de la vie dans les villes ou ces emplois se trouvent, rapporté aux salaires proposés, est trop important. Et il y a des pays ou les emplois en informatique, payés au même niveau qu'en France, sont les 2% les mieux payés du pays, et donnent un pouvoir d'achat sans comparaison avec ce que la France propose.
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