Le phénomène de pénurie de profils informatiques n'est pas neuf en France, mais il se fait plus aigu encore. Le rapport 2022 IT Leaders Pulse réalisé par Mulesoft confirme cette tendance. Basée sur l’interrogation de 100 responsables informatiques d'entreprises françaises, l’étude révèle que deux tiers (66 %) d’entre eux reconnaissent n’avoir jamais éprouvé autant de difficultés à attirer des professionnels du numérique. En cause, la « grande démission » a engendré un manque de personnel qualifié dans l’ensemble des services IT. Ainsi, la majorité (90 %) des sondés affirment que ce phénomène apparu d’abord aux Etats-Unis a généré un déficit de compétences IT dans leur service. Sont principalement concernées, les équipes de cyber sécurité (39 %), ainsi que celles chargées de la gestion du cloud et des infrastructures (38 %). Afin d’attirer et de fidéliser les ressources, 93% des DSI reconnaissent l’importance extrême d’investir principalement dans le bien-être (77 %) et la formation (82 %) de leurs équipes informatiques au cours des 12 prochains mois, avant même d’en augmenter les effectifs (60 %).
Face au déficit croissant de profils spécialisés, de nombreux responsables informatiques optent pour des initiatives axées sur l’automatisation et le libre-service. Ainsi, 49 % des professionnels de tous les secteurs automatisent certaines tâches pour stimuler l’innovation et accroître l’efficacité de leurs équipes. L’étude observe également une montée en puissance des outils low/no-code dans les DSI. Presque toutes les sociétés (94 %) s’appuient désormais sur de telles technologies, et 38 % prévoient même d’en accroître l’utilisation au cours des 12 prochains mois. Les solutions à bas code permettent à un plus grand nombre d'employés non informaticiens de produire des applications prêtes à l'emploi.
Des priorités pour optimiser les processus
Toutefois, des problématiques sont rencontrées par les organisations. Ainsi, près de la moitié des responsables informatiques (48 %) estiment que les processus collaboratifs entre les équipes informatiques et métiers doivent être améliorés. Pire, plus de trois quarts (78 %) des répondants estiment que leurs programmes informatiques existants nuisent à leur productivité. En conséquence, ils pointent un impact négatif sur leur capacité d’innovation (75 %), l’adoption de technologies (87 %), l’expérience client (82 %), et l’expérience collaborateur (85 %).
De ce fait, plus de la moitié (53 %) des DSI considèrent l’amélioration de leurs programmes informatiques comme une priorité pour leur organisation au cours des 12 prochains mois. La majorité des sondés cherchent même à créer des équipes transverses pour améliorer les process et résoudre leurs problématiques. Dans le même temps, plus de deux tiers (68 %) ont initié ou achevé une telle procédure, et 19 % prévoient de le faire dans les 12 prochains mois. Parmi ceux qui ont déjà mis en place des équipes transverses, 55 % des responsables informatiques considèrent que celles-ci ont été très efficaces pour aider l’entreprise à atteindre ses objectifs.
Des problématiques d'intégration
Dans ce rapport, Mulesoft révèle également que les projets d’intégration de données ou de systèmes sont lents (51 %) et trop coûteux (54 %). 67 % des répondants reconnaissent que ce manque d’intégration crée une expérience client déconnectée. C’est pourquoi l’ensemble d’entre eux étudient la capacité d’intégration des outils avec les systèmes existants avant de réaliser des investissements supplémentaires.
Malgré une marge de progression, l’automatisation gagne en maturité. De nombreuses entreprises ont implémenté des technologies de ce type pour améliorer leurs expériences clients et la qualité de leurs produits. Près de deux tiers (64 %) ont automatisé la plupart ou la totalité de leurs opérations IT, et nombre d’entre elles ont mis en œuvre de tels outils à des niveaux similaires dans d’autres fonctions telles que l’assistance client (57%), la finance (62 %), le marketing (50 %), les ventes (51 %) et les RH (50 %).
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