Annulé en décembre 2013 par le ministre de la Défense de l'époque Jean-Yves Le Drian quelques mois avant le logiciel de paye ONP, Louvois, le système de paye des militaires, tente un come-back. Enfin presque. Si ce système a bel et bien été abandonné, l'Etat n'a par contre pas jeté aux orties l'idée de bâtir un système de paye pour ses militaires. Ainsi, Sopra-Steria ainsi que sa filiale HR Software ont été retenus par le ministère de la Défense pour réaliser, aux côtés de la directiion générale de l'armement (DGA) et de la DRH du ministère de la Défense un logiciel de paie pour les militaires.
Baptisé Source Solde, ce logiciel sera présenté dans sa première version fin 2015. « Les phases de tests, de contrôles et de préparation du déploiement s’étaleront sur 2016, pour une mise en œuvre effective au sein de la Marine nationale au premier semestre 2017 », fait savoir Sopra-Steria dans un communiqué. A terme, Source Solde est censé gérer la solde de 250 000 militaires. Reste à savoir maintenant si sa mise en oeuvre sera moins chaotique que son prédécesseur et connaîtra une fois moins tragique.
Dans son rapport annuel 2015, la Cour des comptes a eu l'occasion d'épingler le projet de SI-Paye opéré par l'Opérateur National de Paie (ONP). Il avait été constaté un coût de 346 millions d'euros pour une valeur d'usage nulle.
Trop de lois, trop de modalités, trop d'exceptions, etc. On est arrivé au seuil ou le bordel législatif est tel qu'aucun outil n'arrive plus à rattraper le coup, tout simplement. Et cela ne concerne pas que l'armée. il faudrait forcer le législateur à retirer 10 articles de loi pour chaque article voté - et là on en aurait pour des années à revenir à la normale !
Signaler un abusDonc à part solder l'actuel, simplifier rapidement les choses, et repartir à zéro avec un nouveau logiciel qui, de mon point de vue, devrait être créé et géré par les intéressés eux-mêmes, l'armée ayant aussi de bons informaticiens, j'ai du mal à imaginer que rajouter une autre usine à gaz extérieure parviendra à remettre les choses à plat.
La base du problème est une fois encore purement humaine, et non logicielle. Tant que le législateur ne prendra pas conscience de son propre délire, le malade continuera de crever.
c'est affligeant !
Signaler un abusA la fin des années 90 Sopra a essayé de fournir une paie pour les armées: échec. Steria a récemment essayé avec Louvois: nouvel échec. HR Access a essayé avec l'ONP (Opérateur national de paie auquel devaient se raccorder les militaires): troisième échec. Maintenant que les trois entreprises ont fusionné, l'Etat leur confie le bébé à nouveau afin de multiplier par trois les risques d'échec. Grandiose.
Signaler un abusIl est absurde de continuer à refuser d'essayer une paie basée sur le logiciel SAP alors que la partie RH des armées est basée sur SAP. Vu la complexité de la solde des armées, les interfaces seront particulièrement coûteuses. Nous contribuables n'avons-nous pas suffisamment dépensé sur ce projet? Au moins avec SAP sur la paie et la RH on évite les coûts liés aux interfaçages même si, contrairement aux dires du ministre, que ce soit SAP ou HR Access on n'échappera pas aux développements spécifiques.
L'Etat, piètre gestionnaire, incapable d'équilibrer son budget depuis 40 ans, est tout aussi incapable de bâtir les infrastructures informatiques dont il a besoin. Affligeant.
Ahmed Limam
Consultant/expert indépendant, Informatique RH
Paris
(Vice président, HR Access 2007-2009)