Après une complexe restructuration de sa dette en 2014, OVH passe à la vitesse supérieure avec une augmentation de capital de 250 millions d’euros apportés par KKR (Kohlberg Kravis Roberts & Co) et Towerbrook. Également sur les rangs la holding AFM (famille Mulliez) et les fonds d’investisseurs américains et canadiens Warburg Pincus, Goldman Sachs et la Caisse de Dépôt et Placement du Québec ont été écartés.
Si la famille Klaba, à l’origine de l’hébergeur français, dilue un peu plus ses parts, elle garde encore la main sur la gouvernance et la stratégie de l’entreprise puisque les participations de KKR et Towerbrook sont présentées comme minoritaires par le communiqué de presse de l’entreprise. Mais bien souvent, la multiplication des actionnaires minoritaires finit à terme par contrebalancer le pouvoir de l’actionnaire familiale. Fort de ses 17 datacenters en France et au Canada, l’objectif d’OVH est d’arriver à investir 1,5 milliard sur 5 ans pour développer ses positions en Europe et en Amérique du Nord. Un bureau devrait ainsi voir le jour en Virginie avec un premier investissement de 47 millions de dollars pour monter un datacenter dans la ville de Fauquier.
OVH est absent du classement de CloudSpectator sur les offres IaaS en Europe.
Un très petit Poucet sur le marché du cloud
5ème hébergeur mondial, selon le classement de Hostadvice, et absent du top 10 prix/performances IaaS européen de CloudSpectator (voir illustration et rapport 2016 en ligne), OVH aura fort à faire pour percer sur le marché des services cloud face à la concurrence locale (Aruba Cloud, Cloudwatt, Ikoula ou Cloudscale pour ne citer qu’eux) et internationale (T-Systems, 1&1, Softlayer, Azure et bien sûr AWS). Ces deux derniers ont même fini par annoncer l’arrivée de leurs datacenters en France. Les problèmes de latence handicapant les applications, la question de la géolocalisation des données et les incertitudes liées au Brexit ont fini par convaincre les géants du cloud d’investir en France. Sur fond de guerre des prix entre Google, AWS et Azure notamment, les acteurs français devront marquer leurs différences pour convaincre les entreprises. Avant de vraiment concurrencer les AWS et consorts, OVH doit encore apporter des réponses plus claires à ses clients (arrivée du chiffrement sur Hubic pourtant annoncée en mars 2014 par O.Klaba) ou accélérer la vitesse des échanges sur sa plate-forme cloud.
Toujours pas de chiffrement natif pour la plate-forme de stockage cloud Hubic d'OVH, alors qu'Amazon Drive le propose depuis longtemps.
OVH qui a annoncé un chiffre d’affaires de 320 millions en 2015/16 fait encore figure de petit poucet sur le marché des services cloud puisqu’en 2014 Octave Klaba nous avait indiqué oralement que le cloud représentait 20% du chiffre d’affaires de l’entreprise. Pas de chiffre pour 2015 puisque le couperet Allard a éludé la question lors du dernier OVH Summit.
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