Si l’offre cloud d’Oracle est souvent mise en avant sur la partie applicative et analytique, le fournisseur continue aussi à renforcer les services d’infrastructure de son cloud public OCI. Ce dernier est accessible sur 37 régions cloud dans le monde qui seront portées à 44 d’ici la fin de l’année et de plus en plus de clients l’utilisent pour d’autres charges de travail que les applications, a indiqué cette semaine Leo Leung, vice-président, responsable produit pour OCI, en annonçant 11 services supplémentaires sur le compute, le stockage et le réseau. Parmi les clients, il a cité GoTo qui gère les flux vidéo de GoTo Meeting sur le service Kubernetes d’OCI, SoundHound qui recourt à l’IA et traite 100 millions de requêtes chaque mois, ou encore, le circuit mondial de régates Sail GP pour analyser les données des voiliers. Ce dernier exploite 30 000 points de données par seconde en utilisant des ressources de compute flexibles sur OCI, de l’équilibrage de charge et Autonomous Database.
7 nouveaux datacenters vont être déployés par Oracle dans le monde d'ici fin 2022. Ayant noué un partenariat avec Microsoft il y a déjà plusieurs années, OCI dispose d'interconnexions avec Azure dans plusieurs régions. (agrandir l'image)
Avec les services d’infrastructure annoncés cette semaine sur OCI, disponibles d’ici la fin de l’année, le cloud d’Oracle va étendre la diversité des charges de travail pouvant être supportées en conservant la simplicité et la flexibilité, a indiqué Leo Leung. Il évoque une stratégie visant à dépasser certains a priori sur le IaaS : la complexité de la tarification et du passage à l’échelle ou l’idée qu’il faudrait obligatoirement réécrire les workloads pour le cloud. « En 5 ans d’existence, nous nous sommes beaucoup concentrés sur la capacité à optimiser les ressources sans qu’il faille réécrire les applications », a indiqué le vice-président. Sur les instances IaaS, le choix inclut du bare-metal, des VM et des containers, « une famille diversifiée mais pas au point qu’il devienne difficile de comprendre quelles instances utiliser », estime M. Leung. « L’un des éléments-clés dans les VM, ce sont les instances flexibles, on peut dimensionner spécifiquement les CPU et la mémoire et ne payer que pour cela. Chez certains fournisseurs cloud, si l’on veut 80 coeurs, il faut en payer 128 car l'option 80 n'est pas proposée, ou si l’on en veut 50, il faut en payer 64. Sur OCI, vous indiquez le nombre de processeurs et la taille de la mémoire et vous ne payez que pour l’incrément ».
Des instances AMD avec stockage NVMe à faible latence
Sur la partie Compute, Oracle annonce trois nouveautés. La première porte sur des instances de containers accessibles sans avoir à gérer de VM hôte ni devoir recourir à Kubernetes. OCI crée l’instance avec une image OS sécurisée, le réseau et le stockage. « C’est un service qui s’adresse à ceux qui n’ont pas besoin de l’orchestration complète d’un environnement Kubernetes, il y a beaucoup de clients qui ont juste besoin d’un ou plusieurs containers pour développer leurs applications et les tester », présente Leo Leung. Le deuxième ajout concerne l’introduction de machines bare metal dotées des derniers processeurs AMD. Les instances AMD E4.Dense sont destinées à des charges de travail utilisant du stockage NVMe attaché à faible latence, typiquement des bases de données (relationnelles ou NoSQL), du stockage virtualisé direct, du cache et du datawarehouse. Enfin, 3ème annonce, des options 32, 64 et 128 coeurs vont être proposées pour Oracle Cloud VMware Solution sur AMD, pour les cas d’usage requérant des environnements très robustes.
« Sur la partie stockage, la philosophie est la même, l’objectif est de fournir suffisamment de types de stockage pour gérer n’importe quelle charge de travail et d’apporter davantage de flexibilité au sein de ces instances pour en simplifier l’adoption », a ensuite décrit Leo Leung. « Nos annonces stockage vont dans ce sens et vers l’automatisation ». Sur le stockage bloc, des fonctionnalités d’auto-tuning vont permettre aux clients de modifier automatiquement les caractéristiques de performances des volumes en fonction de la fluctuation de la demande. Oracle les présente comme une capacité unique pour l’instant sur le marché pour répondre aux pics de demande et réduire les coûts de stockage quand la demande est faible. Une 2ème nouveauté concerne l’accès au serveur de fichiers ZFS en haute disponibilité. « ZFS est un logiciel de stockage très populaire que de nombreux clients utilisent on-premises », rappelle le vice-président, OCI. « Nous le mettons à disposition dans le cloud, le service autoprovisionne un serveur ZFS haute disponibilité, redondant, qui utilise les volumes bloc d’OCI pour le stockage sous-jacent ».
Un CDN Oracle et un équilibreur de charge qui se renforce
Les autres apports concernent la partie réseau avec un service de CDN (content delivery network) qu’Oracle lance pour diffuser des contenus au plus près des clients finaux (par exemple pour la mise à jour des logiciels). Le fournisseur annonce aussi CDN Interconnect qui vient établir des jonctions directes avec les autres fournisseurs de CDN. « L’an dernier, nous avions dit que nous rejoignions la Bandwidth Alliance démarrée par Cloudflare pour collaborer avec d’autres fournisseurs de cloud afin de réduire le coût de déplacement des données sur Internet. CDN Interconnect est une première étape. Pour les clients qui utilisent OCI et Cloudflare, il n’y aura pas de coût pour déplacer leurs données depuis notre stockage vers le réseau de Cloudflare », a exposé Leo Leung. Oracle supprime ainsi le coût intermédiaire de déplacement des données vers l’opérateur de CDN, intervenant entre le coût du stockage dans le cloud et celui de la diffusion des contenus via le CDN tiers.
Sur les services réseaux aussi, Oracle dit avoir cherché à simplifier le nombre de choix proposé au client quand il recourt en particulier au service d’équilibrage de charges, a expliqué Leo Leung. « Ce que nous avons fait, c’est intégrer de plus en plus de capacités à l’équilibreur de charges, service réseau que tout client va probablement utiliser pour gérer le trafic qui arrive vers ses applications », explique le vice-président. L’an dernier, des capacités de pare-feu pour le serveur d’application (WAF) lui ont ainsi été apportées ainsi qu’un monitoring de bout en bout pour simplifier la compréhension de ce qui se passe dans le réseau. « Nous annonçons maintenant des améliorations sur le Web Application Firewall et intégrons au load balancer d’autres capacités pour protéger le trafic réseau entrant dans le cloud ». De la même façon, Web Application Accelerator va venir mettre en cache et compresser les requêtes web entrantes dans le load balancer pour améliorer les performances. Deux autres services sont ajoutés. Network Visualizer pour aider à identifier et à corriger les mauvaises configurations du réseau virtuel et apporter des recommandations pour optimiser le réseau. Enfin, vTAP sera utilisé pour la capture et l’inspection de paquets « out of band » pour dépanner et surveiller les données sans affecter les performances.
En conclusion, Leo Leung insiste sur la volonté d’Oracle de renforcer la simplicité du choix et la flexibilité sur ses services cloud d’infrastructure « en permettant aux clients de passer à l’échelle sur les choix qu’ils ont faits, le tout en restant très compréhensible sur ce qui leur est proposé ». Ces 11 services d’infrastructure arriveront sur OCI d’ici la fin de l’année, les deux premiers prévus étant CDN Interconnect et ZFS High Availability.
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