Depuis qu’Oracle s’est converti au cloud public (après quelques années de résistance) en mettant en place un ensemble de services IaaS et PaaS, il cherche à convaincre ses clients de les adopter et rencontre certains freins, à l’instar de ses concurrents sur ce marché. Dans de nombreux secteurs d’activité, comme la banque/finance, la distribution (retail) ou encore les services, les réticences des entreprises se cristallisent toujours autour des contraintes réglementaires et administratives et des exigences liées à la souveraineté, confidentialité et localisation des données, nous a confirmé Amit Zavery, vice-président senior, responsable Cloud Platform chez Oracle, à l’occasion d’un entretien téléphonique. Si les solutions de cloud privé du fournisseur répondent à ces besoins, elles n’apportent pas en revanche les bénéfices du cloud public sur le paiement à l’usage et les capacités d’évolutivité qui permettent d’accéder très vite à des ressources de traitement complémentaires en cas de besoins ponctuels ou de croissance de l’activité. D’où l’idée d’Oracle de bâtir pour ses clients une offre calquée sur les services IaaS et PaaS de son cloud public, qui soit identique en termes d’architecture, de fonctionnalités et de tarification (avec des services payés à la consommation), mais installée cette fois derrière les firewalls des entreprises. C’est ce que le fournisseur californien vient d’annoncer en lançant d’abord aux Etats-Unis cette offre baptisée « Oracle Cloud at Customer » entièrement calquée sur Oracle Cloud et opérée de la même façon par ses équipes. Elle sera proposée aux clients européens dans les prochaines semaines, nous a précisé Amit Zavery.
« Nous étendons notre cloud public à l’intérieur du datacenter des clients, nous mettons à jour, nous gérons, nous prenons en charge le back-up comme sur le cloud public avec une tarification identique entre les deux », a décrit le vice-président. En disposant en interne d’une pile technologique entièrement compatible avec celle d’Oracle Cloud, les clients bénéficient de la portabilité des charges de travail entre cette solution cloud interne et le cloud public, tous deux utilisant des environnements, des outils et des API identiques. Les entreprises pourront, quand elles le voudront, migrer des charges dans Oracle Cloud ou recourir à ce dernier pour leur stratégie de continuité d’activité et de reprise après sinistre.
De son côté, Microsoft fourbit Azure Stack
C’est une première du genre pour l’instant sous cette forme, gérée de façon globale par Oracle, mais la possibilité de pouvoir faire tourner en interne les services IaaS et PaaS disponibles dans le cloud public est aussi une voie sur laquelle Microsoft s’est engagée activement depuis un an avec le développement de son offre Azure Stack dont la première bêta publique est sortie en janvier dernier. Mais l'éditeur de Redmond ne semble pas, pour l'instant, le proposer au client comme un service managé.
L’offre de services Cloud at Customer d’Oracle se décline de plusieurs façons. Sur les ressources d’infrastructure, elle apporte des capacités « élastiques » de traitement et de stockage en mode bloc avec des ressources de compute et de stockage installées chez le client qui seront au préalable évaluées et ajustées en fonction des besoins de l’entreprise, nous a expliqué Amit Zavery. L'offre inclut des capacités de réseau virtuel, de stockage de fichiers, de messagerie et de gestion des identités afin d’assurer la portabilité des charges Oracle et non Oracle dans le cloud. Par la suite, d’autres services IaaS seront ajoutés comme Containers et Elastic Load Balancer.
Du côté des services PaaS qui s’appuieront sur ces services IaaS, Cloud at Customer apportera Java Cloud pour le développement, le test et le déploiement d’applications, ainsi que ses services destinés à l’intégration applicative. Prochainement, ils seront complétés par des services de développement étendus à Java SE, Node.Js, Ruby et PHP, tandis que, du côté de l’intégration interapplicative, seront ajoutés des services pour prendre en charge les API et l’IoT. Sur la gestion de données, l’offre de départ portera sur Database Cloud Service. Plus tard sera disponible l’environnement Exadata Cloud pour la mise en œuvre de traitements exigeant des performances élevées. Enfin, par la suite, les entreprises pourront aussi accéder à un environnement optimisé pour les projets big data qui incluront le framework Hadoop, ainsi que les offres Big Data Discovery, Big Data Preparation et Big Data SQL, cette dernière permettant d'exécuter des requêtes SQL sur l’ensemble des données. Au-dessus de cet ensemble de services, les outils d’administration Enterprise Manager permettront de gérer les charges de travail de façon identique entre les installations cloud sur site et Oracle Cloud.
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