En octobre 2017, Oracle a annoncé l’arrivée d’une base de données cloud auto-administrable reposant sur Database 18c. Sur ce socle, l’éditeur a prévu de décliner une gamme d’offres et la première d’entre elles, Autonomous Datawarehouse, va sortir de sa version bêta à la fin de ce mois, nous a indiqué cette semaine Xavier Verhaeghe, vice-président Technology Solutions chez Oracle, sur l’événement Analytics qui s’est tenu à l’U Arena de Nanterre. Dans quelques mois, cette première solution sera suivie d’un autre produit Autonomous conçu cette fois pour les charges de travail OLTP.
Les datawarehouses, qui ont constitué pendant des années des projets sur site très coûteux, lourds à mettre en œuvre et à gérer, souvent bridés dans leur évolution, se déploient maintenant avec une vigueur renouvelée dans le cloud où ils disposent d’une souplesse et d’une élasticité inaccessible on-premise. Le marché voit même arriver de tout nouveaux entrants comme Snowflake, qui a convaincu en moins de six ans plusieurs centaines d’entreprises. Face à cette concurrence ravivée, un pionnier de la base de données relationnelle comme Oracle devait lutter avec les mêmes armes. Avec Autonomous Datawarehouse, l’éditeur de Redwood Shores propose désormais une solution qui se provisionne comme un service dans le cloud, qui peut donc augmenter et réduire sa puissance de calcul et le stockage dont elle dispose « sans temps d’arrêt » avec un paiement à l’utilisation. L’ouverture du service se fait en quelques minutes.
Motorisé par les systèmes intégrés Exadata
Le datawarehouse cloud fonctionne dans un environnement Exadata, c’est-à-dire sur des systèmes intégrés optimisés pour la gestion des bases de données. Il s’agit d’infrastructures éprouvées sur lesquelles Oracle dispose d’un recul de près de 10 ans (la première version de la « database machine » a été lancée à l’automne 2008). Lors d’une démonstration de l’Autonomous Datawarehouse en octobre dernier, le fondateur d’Oracle, Larry Ellison, n’a pas résisté à comparer les performances de son service à celles de Redshift, son concurrent sur Amazon Web Services, en affirmant que le sien était jusqu’à 14 fois plus performant que celui d’AWS.
La Database 18c sur laquelle repose le datawarehouse cloud d’Oracle est donc auto-administrable. Elle fournit « tous les outils qui pourront de manière totalement automatisée répondre aux problématiques de mise en œuvre, d’administration, de patching, de tuning et de performances », a rappelé - ce 6 février à l’U Arena - Alain Scazzola, responsable du business development d'Oracle Cloud pour la filiale française de l’éditeur. Les upgrades et correctifs de sécurité sont appliqués automatiquement en cours d’exécution et l’automatisation des tests garantit que les modifications sont sécurisées, assure Oracle. « Toutes les données sont chiffrées et on peut offrir des services de haute disponibilité qui prennent en compte les arrêts de service, avec un SLA garanti de 99,995% », précise Alain Scazzola.
Des DBA plus proches des métiers
Dans cet univers automatisé, que vont devenir les administrateurs de base de données qui optimisent les requêtes et modifient les modèles de données pour obtenir de meilleures performances. « Nous allons les conserver, dans nos SSII et dans les sociétés clientes et les faire travailler sur de la modélisation et de la structuration de données », a répondu Marc Fanget, manager big data chez Micropole. « C’est bien d’avoir un gigantesque espace de stockage, encore faut-il savoir ranger les données proprement et correctement, et je pense que les personnes les plus aptes à le faire, ce sont souvent nos DBA ». Alain Scazzola estime que ces administrateurs de base de données seront aussi plus proches des métiers. « Ils vont utiliser toutes ces technologies et pouvoir designer très proprement leurs environnements ».
Le recours à la motorisation Exadata permet d’utiliser l’environnement en multi-session avec des workloads différents. L’élasticité du cloud permet de monter en charge en augmentant le nombre de processeurs et le volume de stockage sans arrêt de service. Pour charger les grosses volumétries de données dans le datawarehouse de façon automatisée, Oracle fournit de nouvelles API PL/SQL. « On va pouvoir aussi récupérer des données en provenance d’AWS », a également indiqué Alain Scazzola. Pour les très grosses volumétries, des plateformes de transfert de données permettront de charger de très gros volumes en amont – dans « des boîtes » - pour les emmener directement dans les datacenters d’Oracle. Pour exploiter le datawarehouse, les entreprises pourront recourir à leurs outils d’ETL, d’analyse et de reporting habituel et, si elles le souhaitent, elles pourront aussi récupérer la base et l’intégrer dans leurs propres datacenters. « C’est totalement réversible », a souligné Alain Scazzola.
Des datamarts avant les grandes migrations
Si, à terme, d'importants datawarehouses existants pourront être migrés dans le cloud, pour l’instant, les chantiers envisagés par les clients portent plutôt sur la mise en place de nouveaux projets analytiques ou de datamarts, nous a indiqué Xavier Verhaeghe. La possibilité d’ouvrir rapidement le service dans le cloud sans devoir disposer en interne de ressources informatiques spécifiques va permettre aux métiers de tester plus facilement leurs projets innovants.
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