Au sein des équipes qui conçoivent son cloud d’infrastructure, Oracle a recruté un certain nombre d’ingénieurs issus des rangs d’AWS et de Microsoft Azure. Dans un secteur où les talents se disputent chèrement, aller chercher les expertises chez les concurrents n’est pas rare. L’expérience acquise par ceux qui ont ouvert la voie permet aussi d’orienter différemment ses développements. Sur les ressources de compute, Oracle a notamment opté pour des serveurs bare-metal plutôt que sur des VM comme le font principalement AWS et Azure. Sur sa conférence OpenWorld 2018, le fournisseur de Redwood Shores a fait valoir un autre point, celui de ne pas verrouiller les entreprises qui conçoivent et déploient des applications natives dans son cloud en leur donnant accès à un ensemble de technologies open source.
Lors de la session consacrée à la roadmap d’Oracle Infrastructure Cloud (OCI), plusieurs services en préparation ont ainsi été présentés par Rahul Patil, vice-président du développement logiciel d’OCI. « Ces dernières années, la communauté des développeurs a popularisé de nombreuses solutions open source et nous travaillons en partenariat avec leurs fournisseurs pour les mettre à disposition sur notre plateforme », a rappelé cet ancien d’AWS et de Microsoft en pointant l’implication d’Oracle dans la Cloud Native Computing Foundation. En quelques minutes, il a annoncé neuf services, le premier portant sur Kubernetes. A l’instar de la plupart des acteurs cloud, Oracle a adopté l’orchestrateur conçu par Google pour la gestion et le déploiement de containers Docker. « Aujourd’hui, nous annonçons notre registre de containers pour que vous puissiez amener vos images Docker sur nos clusters Kubernetes », a indiqué Rahul Patil.
Un service de streaming compatible Kafka
Le 2ème service porte sur la gestion des événements. « Nous avons fait des contributions significatives au projet Cloudevents.io et au début de l’année prochaine, nous allons lancer un service basé sur cette plateforme standard de l’industrie pour les échanges. » Cloudevents fournit une spécification pour décrire les données liées aux événements et les transmettre. « Les événements constituent un langage de communication critique pour échanger des logiques métiers à travers différents services qu’il s’agisse de SaaS, PaaS ou autre », a souligné le vice-président. Le service fourni par Oracle se consommera de façon programmatique.
« Avec tous les messages, logs et données qui viennent de partout, les clients ont besoin d’une plateforme de traitement des flux, non seulement pour les ingérer à l’échelle, mais aussi pour être capable de les traiter en quasi temps réel », a poursuivi Rahul Patil en annonçant pour novembre la sortie en préversion du service Cloud Infrastructure streaming, un hub de gestion des messages, logs et notifications pour l’ensemble du cloud d’Oracle. Ce service sera compatible Kafka, « ce qui vous permettra d’apporter votre écosystème Kafka pour traiter toutes vos données ». Le stockage sera automatiquement réalisé sur Object Storage et les données pourront également être déplacées vers un datawarehouse ou vers d’autres cibles.
Serverless, autoscaling et infrastructure as a code
Le 4ème service annoncé concerne les fonctions serverless qui permettent aux développeurs d’écrire et de lancer des traitements sans provisionner eux-mêmes de serveurs. « Nous allons encore simplifier pour vous l’écriture rapide de code pour réagir aux messages reçus et nous allons l’exécuter et le mettre à l’échelle pour vous », a décrit Rahul Patil. Le service est basé sur le projet open source Fn et sur Docker. Le mode serverless présente l’intérêt de facturer uniquement les ressources consommées. « Et vous pourrez reprendre la même logique et le même code pour les exécuter on-premise », a ajouté Rahul Patil. Oracle a par ailleurs annoncé pour décembre un service de télémétrie qui permettra d’agréger et de visualiser des métriques dans des tableaux de bord préconfigurés. Celui-ci sera suivi début 2019 par un service de notification permettant d’envoyer des alarmes par email ou via PagerDuty.
Un autre service utilisant la télémétrie sera lancé en décembre pour mettre automatiquement à l’échelle les ressources cloud à partir d’un seuil, afin de les augmenter lors des pics et de les réduire pendant les périodes inactives pour diminuer les coûts. « Il suffira de le configurer sur le tableau de bord de télémétrie », a indiqué le vice-président. Le dernier service porte sur l’orchestration de l’infrastructure cloud elle-même. « C’est l’un des défis dans le cloud au fur et à mesure que votre empreinte croît et qu’il y a davantage de machines à gérer. Dans ce domaine, l’industrie s’est standardisée autour de Terraform, OCI aussi et début 2019, nous lancerons Terraform as a service ». Terraform permet de décrire son infrastructure sous forme de code afin de la créer et de la modifier de façon prévisible. Cette technologie open source codifie les API en fichiers de configuration déclaratifs pouvant être partagés et modifiés, avec une prise en compte des différentes versions. L’un des intérêts de l’infrastructure as a code est de pouvoir réutiliser les mêmes configurations dans d’autres déploiements. « Terraform sera intégré avec l’ensemble des ressources OCI », a indiqué Rahul Patil avant de conclure que l'ensemble de ces services aideront « à bâtir, déployer et opérer ses applications dans le cloud sans craindre d’être verrouillé. »
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