Oracle ne ménage pas ses efforts pour attirer les entreprises qui effectuent leur migration vers le cloud. Le fournisseur propose désormais avec l'ensemble de ses offres PaaS (Plateforme en tant que Service) des fonctions d’automation basées sur l'intelligence artificielle. Selon big red, ces services automatisés permettront de réduire les coûts et de simplifier la gestion. Grâce à des techniques d'intelligence artificielle, dont l'apprentissage machine, les différents services de la plate-forme cloud de l’éditeur sont capables d’assurer une maintenance automatisée, en particulier pour l'optimisation des charges de travail et l'installation de correctifs.
Les avantages mis en avant par la firme de Redwood Shores sont simples. « L’objectif est de réduire les coûts et d’augmenter la productivité et de faire en sorte que les services gérés par Oracle soient le plus autogérés possible afin de permettre aux DSI de se concentrer pleinement sur leurs ressources et sur des initiatives stratégiques », a déclaré Amit Zavery, vice-président exécutif en charge du développement produits Cold Platform chez Oracle. « Nous voulons offrir des capacités autonomes qui supprimeront des tâches humaines comme l'approvisionnement, les mises à niveau, la sauvegarde, la récupération et le dépannage », a-t-il encore déclaré.
L'automatisation comme différenciateur
Oracle compte sur l'automatisation pour se différencier de concurrents comme Amazon et Microsoft, dont la présence dans le cloud est plus ancienne et les parts de marché beaucoup plus importantes. Lors de la conférence OpenWorld qui s’est tenue du 22 au 25 octobre 2017 à San Francisco, Oracle a annoncé Autonomous Database Cloud, basé sur Oracle Database 18c. « Au cours des prochains mois, les fonctions d’ajustement automatique de 18c seront intégrées à l'ensemble de la plate-forme cloud d'Oracle », a annoncé le fournisseur lors de l’événement CloudWorld organisé lundi à New York. Les utilisateurs attendent depuis un certain temps des fournisseurs de cloud qu’ils se chargent eux-mêmes de l’application des correctifs et du provisionnement et qu’ils les incluent dans leurs services de base. Mais Amit Zavery fait remarquer que les services PaaS en particulier requièrent encore beaucoup d'intervention humaine et d’opérations manuelles. « Beaucoup de correctifs ne sont pas appliqués automatiquement et beaucoup de systèmes ne sont pas mis à jour régulièrement », explique le vice-président exécutif. Parallèlement, l'apprentissage machine et divers services automatisés ont été ajoutés pour améliorer les fonctions spécifiques offertes par le PaaS d'Oracle, en particulier pour le développement d'applications, l'intégration d’applications et de données, les services d'analyse et de sécurité.
De l’IA pour les chatbots, l'intégration de données, l'analyse et la sécurité
Les services de développement d'applications seront dotés de la technologie chatbot et permettra aux développeurs d’ajouter des agents conversationnels dans leurs applications. Oracle a modélisé différents cas d’usage de chatbots pour leur éviter de tout reprendre à zéro. Le fournisseur a également incorporé des fonctions d'apprentissage machine dans le logiciel ce qui signifie que les chatbots apprendront à mieux comprendre les intentions des utilisateurs quand ils sont sur un site Web. Les développeurs pourront également profiter d’autres services comme l'identification automatisée et la résolution de problèmes de sécurité dans le code.
Des fonctions d'intégration d’applications et de données vont permettre d’automatiser les flux de données, avec la création de pipelines de préparation de données et de lacs de données. « Oracle comprend bien les schémas et les structures de base de données et nous avons également acquis beaucoup de connaissances dans les intégrations personnalisées », a déclaré Amit Zavery, « Une fois que l’utilisateur a défini ce qu'il souhaite intégrer, nous pouvons prendre en charge la connexion des systèmes, réaliser la cartographie et fournir la connectivité aux points terminaux », a-t-il déclaré. Pour les services analytiques, un moteur de préparation de données basé sur l'apprentissage machine nettoie les données et les prépare de manière à ce qu'elles puissent être utilisées dans les lacs de données et pour la découverte des données. Même si l’histoire d’Oracle est très ancrée dans les bases de données relationnelles, l’éditeur propose également une base de données NoSQL ainsi que des services Hadoop et Spark pour les données non structurées.
Croissance dans l’IaaS et le PaaS
Les contrôles de sécurité et de gestion s’appuient sur l'apprentissage machine pour, entre autres choses, comprendre le comportement des utilisateurs et prévenir et intercepter les fuites de données entre les référentiels de données structurés et non structurés. Oracle veut exploiter tous les leviers pour se différencier des leaders du cloud que sont Amazon, Microsoft et Google. En terme de PaaS, Salesforce est également un concurrent solide. Les entreprises migrent en masse vers le cloud et ont moins de raison d’investir dans les bases de données et les applications traditionnelles sur site.
En fait, dans le rapport où il livre ses derniers résultats trimestriels, pour la période se terminant au 30 novembre, Oracle a déclaré que les revenus générés par les nouvelles licences logiciels sur site étaient restées stables d'une année sur l'autre. La bonne nouvelle pour l'entreprise, c’est que le chiffre d'affaires total des services cloud a augmenté de 44 % et que le chiffre d'affaires des services IaaS et PaaS a augmenté de 21 %. (Oracle ne ventile pas séparément les ventes PaaS et IaaS.) En valeur absolue cependant, les revenus trimestriels d'Oracle tirés des services sur site ont toujours été très inférieurs aux revenus du cloud : 1,5 milliard de dollars contre 7,8 milliards de dollars pour le cloud.
Un datacenter Oracle en Hollande
À l'heure actuelle, le cloud d'Oracle attire surtout les clients sur site qui souhaitent préserver leur investissement dans les logiciels de l’éditeur au moment de migrer vers des systèmes hybrides et d’adopter la technologie cloud. Mais pour Oracle, ce vivier de clients n'est peut-être pas suffisant pour maintenir un taux de croissance soutenu. Pour le trimestre en cours, Oracle prévoit une augmentation de 21 à 25 % de ses revenus cloud, en deçà des prévisions des analystes qui tablaient sur une croissance plus proche de 30 %. Même si Oracle dispose d'une très importante base installée d'utilisateurs de bases de données relationnelles, le fournisseur doit commencer à conquérir davantage de nouveaux clients pour ses offres cloud. Pour y parvenir, le fournisseur va probablement continuer à enrichir ses offres de fonctions d'intelligence artificielle et d'automatisation.
Entre-temps, Oracle a également annoncé l’ouverture prochaine de 12 nouvelles régions datacenters. En Asie et au Moyen-Orient, de nouveaux sites seront ouverts en Chine, Inde, Japon, Arabie Saoudite, Singapour et Corée du Sud. En Europe, Oracle ouvrira des sites aux Pays-Bas et en Suisse. En Amérique du Nord, des datacenters seront installés au Canada (deux sites) et aux États-Unis (deux sites pour le département américain de la Défense).
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