Optimisation et maîtrise des coûts remontent dans les priorités des DSI, mais l'équilibre à trouver est délicat, car il ne faut pas venir briser les efforts en matière de la transformation digitale des métiers, ni, évidemment, menacer la continuité des opérations. La pression n'en est que plus intense dans les DSI, qui doivent continuer d'améliorer les services IT tout en composant, pour beaucoup, avec des budgets plus contraints. Alors comment rendre les services IT plus efficaces ? Comment mieux piloter la dépense IT ? Avec les témoignages de Labeyrie Fine Foods et d'Orange Bank, notre première webconférence fait le point sur une des priorités actuelles de nombreuses DSI : le contrôle des coûts logiciels et la maîtrise des dépenses dans le cloud (FinOps).
« Interroger le pourquoi avant d'étudier le comment »
D'abord, Louis Goffaux, le DSI de Labeyrie Fine Foods, vient présenter les grands principes mis en place dans ce groupe agroalimentaire, qui consacre environ 1,2% de son chiffre d'affaires à l'informatique, pour limiter les coûts des logiciels stabilisés et éviter l'inflation du Saas. « Avec les applications traditionnelles, comme les ERP, la GMAO ou la logistique, qui sont plutôt robustes et stables et qui ont coûté cher lors des projets de mises en oeuvre, nous allons nous montrer extrêmement fermes sur la limitation des spécifiques, et sur les usages », explique le DSI, qui mise clairement sur la stabilité dans le temps sur cette catégorie d'applications. « Nous allons va aussi utiliser des leviers comme le basculement du support chez un tiers mainteneur », ajoute-t-il.
Louis Goffaux, DSI de Labeyrie Fine Foods : « L'approche Low code / No code obligera l'IT à combattre le Shadow IT et à apporter de la méthode et de la rigueur dans tous ces développements ».
L'approche est très différente avec les applications répondant à des usages plus ponctuels ou moins coeur de métier. « Sur les autres applications, il faut faire en sorte que les utilisateurs choisissent la bonne application, avec le bon niveau de fonctionnalités. L'idée, c'est de les interroger sur le pourquoi, avant de travailler sur le comment. Avec la volonté de rationaliser les solutions, pour que la même application soit utilisée partout dans toutes les usines et tous les métiers, et de passer du temps sur l'appropriation de la solution par les utilisateurs », détaille Louis Goffaux.
Le DSI a aussi mis sur pied une stratégie Low code / No code, encore émergente, afin de proposer rapidement de nouveaux usages aux utilisateurs. « Côté IT, avec cette approche, il nous faudra combattre le Shadow IT et apporter de la méthode et de la rigueur dans tous ces développements », note le DSI, qui, comme nombre de ses homologues, se plaint de l'inflation des tarifs sur le Saas. « D'où l'importance de choisir les bonnes fonctionnalités au bon prix et de rationaliser les solutions déployées. »
« Indicateurs FinOps : mesurer ce qu'on peut améliorer »
De son côté, Alexandre Fedi, chez de projet IT et Lead FinOps chez Orange Bank, revient sur le passage de la néo-banque au cloud, en 2018. Une migration qui l'a vu basculer d'un rôle de chef de projet infrastructures à celui de responsable FinOps. Avec pour mission de contribuer à la création et à l'animation de cette démarche au sein de l'organisation. « Au début, il faut s'attacher à mettre en place une gouvernance, mobiliser les parties prenantes, comprendre qui va être le sponsor de la démarche. Puis il faut intégrer celle-ci dans les processus de l'entreprise. Et ensuite, mettre en place des indicateurs, détaille-t-il. Pour ma part, en la matière, j'ai tendance à privilégier les indicateurs qui sont au plus proche de la culture de l'entreprise. Nous mesurons des éléments que nous pouvons améliorer, comme le taux de couverture des instances réservées, le taux de couverture des instances qui peuvent être arrêtées la nuit ou le week-end ou encore la qualité du tagging (identification des ressources via des métadonnées, NDLR). »
Chez Orange Bank, c'est la DSI qui supporte l'intégralité des coûts d'infrastructures. « J'ai souhaité tout de même sensibiliser les métiers et les différentes équipes de la DSI en exposant les coûts des différentes applications qui sont opérées sur le cloud, pour les amener à se mettre dans une logique d'optimisation et mettre en perspective certains axes d'optimisation », reprend le responsable FinOps.
Alexandre Fedi, chez de projet IT et Lead FinOps chez Orange Bank, conseille d'automatiser toutes les tâches routinières du FinOps pour se consacrer à des actions à plus forte valeur ajoutée.
Passé les premiers gains - comme l'extinction des instances inutiles ou la mise en place d'engagements de consommation -, Alexandre Fedi souligne l'importance de l'automatisation : « elle permet de dégager du temps pour des actions à plus forte valeur ajoutée », comme celles touchant à la définition de l'architecture. Et d'insister notamment sur l'automatisation du reporting, l'affichage des coûts avant création d'une ressource ou la suppression automatique des ressources orphelines.
Dans notre espace grand théma, vous pourrez également retrouver la vision d'un analyste du cabinet Forrester, un entretien un avocat spécialisé, ainsi que les résultats de l'étude CIO sur le sujet de l'optimisation des coûts IT ou des cahiers des charges prêts à l'emploi. Ainsi que la seconde émission des rédactions du Monde Informatique et de CIO dédiée aux leviers de réduction des coûts à disposition du DSI, avec les témoignages de Vincent Champain, membre du Comex de Framatome, en charge du développement des solutions et de la performance digitale et de l'IT, et du DSI de transition, Sébastien Thouvenin.
Visionnez l'émission des rédactions du Monde Informatique et de CIO avec les témoignages de Labeyrie Fine Foods et Orange Bank, ainsi que les principaux résultats de l'étude CIO sur l'optimisation des coûts IT (vidéo, 34 min.).
Optimisation des coûts IT : Labeyrie Fine Foods et Orange Bank témoignent
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Pour le grand théma du mois de juillet, CIO et Le Monde Informatique zooment sur l'optimisation des coûts IT. La première émission préparée par la rédaction se penche en particulier sur le contrôle de la dépense logicielle.
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