Dans le cadre de la mise à jour de son navigateur homonyme en version 64, Opera Software a annoncé, dans le sillage de son rival Firefox, des mesures pour lutter contre les traqueurs publicitaires. « Nous considérons le bloqueur de publicité et le bloqueur de traqueurs comme des fonctions de confidentialité de base », a écrit la directrice produit, Joanna Czajka, dans un article posté sur le blog de l’entreprise. Cela fait plus de trois ans qu’Opera intègre un bloqueur de publicité, seul le bloqueur de traqueurs étant nouveau.
Mais, contrairement à Mozilla, qui a expliqué à plusieurs reprises comment son navigateur bloquait le suivi publicitaire, Opera s’est montré beaucoup plus avare en détails. Notamment, l'éditeur norvégien n'a pas précisé quels traqueurs son navigateur bloquerait, et il y en a beaucoup. Par défaut, le traqueur de publicité (et le bloqueur de pubs) d’Opera 64 est désactivé. Pour activer l'une ou les deux fonctions, les utilisateurs doivent sélectionner le menu à l'extrême droite du navigateur (une icône en forme de curseurs) et, dans la rubrique « Vie privée & sécurité », pousser les boutons « Bloquer les traqueurs » et/ou « Bloquer les pubs ». Le navigateur n'a pas besoin d'être redémarré pour activer les blocages.
Basé sur EasyPrivacy Tracking Protection List
Selon Joanna Czajka, le bloqueur de traqueurs d'Opera est basé sur la liste de protection de suivi EasyPrivacy Tracking Protection List, une liste noire open-source également utilisée par les extensions AdBlock et AdBlock Plus pour bloquer les publicités. Si la directrice produit a surtout mis l'accent sur le nouveau bloqueur de suivi, Opera a plus insisté sur la performance de son navigateur que sur la confidentialité quand le bloqueur de publicité est activé. « Opera 64 est plus rapide, plus privé et plus amusant », portait en titre son billet de blog où « rapide » arrive avant « privé ». Dans un communiqué de presse envoyé par Opera Software annonçant les nouveautés de la version 64, celle-ci a ajouté : « Les utilisateurs doivent savoir qu'ils peuvent gagner beaucoup de temps, simplement en activant le traqueur de publicité ».
Même si c’est vrai - comme c'est le cas lorsqu'on utilise un filtre ou un bloqueur de publicité - on obtiendrait le même gain de performance en ne téléchargeant pas certains contenus de page web, comme des images ou des éléments de mise en page. « Une fois activé, le bloqueur de traqueurs peut accélérer le chargement des pages d'environ 20% », affirme Opera dans son communiqué. « Couplé au bloqueur de publicité intégré d'Opera, le gain de vitesse peut atteindre 23% ». Ce n’est qu’à la dernière ligne du paragraphe qu’Opera rappelle aux utilisateurs que « ces fonctionnalités améliorent également le niveau de confidentialité ». Selon le fournisseur d'analyse Net Applications, en septembre, Opera représentait environ 1,4 % de la part de marché mondiale des navigateurs desktop. Opera 64 pour Windows, macOS et Linux est téléchargeable sur le site web de l’éditeur.
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