Dès l'ouverture de sa conférence OpenWorld, le dimanche 30 septembre à San Francisco en fin d'après-midi, le PDG d'Oracle, Larry Ellison, a confirmé que son groupe allait proposer une offre de cloud IaaS (infrastructure as a service) du même niveau que celle qu'Amazon a popularisée avec AWS. Le dirigeant l'avait de fait pré-annoncé quelques jours plus tôt à l'occasion des résultats financiers de la société. Sur un air désormais connu, il a rappelé que ce modèle de cloud computing se calquait sur celui de la fourniture d'électricité. Via une interface, il donne accès en ligne à des machines virtuelles, des systèmes d'exploitation serveurs et du stockage. « Le coût du matériel et du logiciel est supporté par l'opérateur de services et les clients paient une redevance mensuelle correspondant à ce qu'ils ont utilisé, avec des capacités qui peuvent s'étendre ou se réduire à la demande », a-t-il redit.
A l'Oracle Cloud annoncé en 2011, qui se déclinait en SaaS (avec plusieurs suites applicatives en ligne - CRM, ERP, HCM) et en plateforme (avec l'accès à la base de données, à Fusion Middleware, à des services Java et à un réseau social), s'ajoute donc maintenant le volet IaaS. « Nous proposions du logiciel sous forme de services, désormais, nous fournissons aussi le matériel de cette façon », a poursuivi Larry Ellison en ajoutant que cet environnement s'appuyait évidemment sur les infrastructures matérielles construites à la suite du rachat de Sun Microsystems : les « engineered systems » Exalogic et Exadata, exploitant des liaisons Infiniband, et les serveurs SuperCluster.
Un cloud privé géré par Oracle
Deuxième annonce de la soirée, livrée par le PDG à son auditoire de plusieurs milliers de personnes : la disponibilité de cette offre IaaS en version cloud privée. Cette fois encore, c'est Oracle qui possède et gère l'infrastructure virtualisée, « mais elle est installée dans vos datacenters, derrière votre firewall », précise Larry Ellison. Le client paie une redevance mensuelle basée sur l'usage qu'il en a fait.
Et ces clouds privés peuvent se connecter au cloud public d'Oracle. « Il sera ainsi possible de faire passer des applications de l'un à l'autre », a souligné le PDG en évoquant de multiples combinaisons : utiliser l'Oracle Cloud pour développer et tester, puis exploiter l'infrastructure cloud privé, ou encore s'en servir comme back-up ou pour une reprise après sinistre sur le cloud privé. Ou bien aller y chercher davantage de ressources. Oracle accompagne cette offre d'un niveau de support Platinum qui garantit au client une réponse sous un quart d'heure.
Database 12c sera « multitenant »
Hier soir, à San Francisco, Larry Ellison avait encore réservé deux annonces au public d'OpenWorld 2012. La troisième portait sur la version 12c de sa base de données, « première base multitenant du monde », a assuré le dirigeant en rappelant tous les efforts qu'Oracle avait fait pour améliorer son middleware pour qu'il puisse le supporter. Cette offre ne sera disponible qu'en 2013. « Dans l'architecture traditionnelle, une mémoire et des processus séparés sont alloués à chaque base de données, et lorsque vous avez des centaines de milliers de databases, c'est coûteux à gérer. Dans la 12c, nous avons introduit la notion de container, nous avons inventé une sorte de couche au-dessus de la base ». Les coûts opérationnels sont réduits, on gère plusieurs bases comme une seule, explique Larry Ellison. L'évolutivité est améliorée pour un recours réduit à la capacité mémoire. En s'appuyant sur un benchmark OLTP, la base de données multitenant se contente de 3 Go de mémoire là où il fallait parfois 20 Go sur cinquante bases de données séparées.
Exadata 3 au même prix que la version précédente
Enfin, Larry Ellison a terminé sa présentation par l'annonce d'Exadata X3 et sa base de données en mémoire. Là aussi, on pressentait que le produit serait dévoilé sur la conférence puisque les partenaires revendeurs avaient été avertis que l'actuelle version de l'Exadata n'était plus en vente. « C'est la fondation matérielle sur laquelle repose le cloud d'Oracle », a insisté le PDG. Cette version du serveur spécialisé offre jusqu'à 26 To de DRAM et de mémoire flash : jusqu'à 4 To pour la DRAM et 22 pour la flash. Et il stocke de multiples bases en mémoire. La compression des données (facteur 10) permet de monter jusqu'à 220 To en flash et à 40 To pour la DRAM. Toutes les opérations de lecture/écriture vont vers la mémoire flash en cache (1,5 million de lectures entrées/sorties et un million d'écritures par seconde). Avec une performance en écriture 20 fois supérieure à l'Exadata précédente, ce serveur de base de données présente pourtant un prix inchangé par rapport au précédent modèle, a annoncé Larry Ellison. L'Exadata X3-2 est vendu 650 000 dollars en version demi-rack.
Et cette fois, Oracle inaugure une configuration supplémentaire : le huitième de rack. Plus rapide que le quart de rack version 2010 et que le demi-rack version 2008, vante Oracle. C'est la plus petite configuration d'Exadata disponible, à tolérance de panne et dotée de toutes les fonctions de l'appliance. Son prix catalogue est fixé à 200 000 dollars pour le matériel. Elle comporte seize coeurs de bases de données, 54 To sur disque et 2,4 To de mémoire PCI flash.
Après ces annonces dominicales, OpenWorld démarre lundi sur une intervention de Mark Hurd, co-président d'Oracle, suivi d'Andrew Mendelsohn, senior vice-president, responsable des technologies serveur database de la société. Ce dernier exposera notamment les visées du fournisseur dans la prise en compte des big data.
OpenWorld 2012 : Oracle installe le cloud IaaS en privé et sort Exadata 3
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Après le SaaS et le PaaS, Oracle s'attaque à la troisième couche du cloud : l'infrastructure. Il propose un IaaS public qu'il décline en cloud privé géré par ses soins, avec passage possible, et même conseillé, de l'un à l'autre, pour la reprise après sinistre ou l'évolutivité. Quant à sa base de données, elle devient 'multitenant' avec la 12c attendue en 2013. Enfin, Oracle sort la version 3 d'Exadata, gonflée à la mémoire flash.
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