OpenStack voit maintenant plus loin que l’infrastructure. Comme l’a dit Jonathan Bryce, le directeur exécutif de la fondation éponyme lors du premier jour de l’OpenStack Summit : « nous entrons dans une deuxième génération du cloud privé, plus orientée vers les processus ». Et cette tendance se vérifie dans les faits. OpenStack ne se voit plus seulement en framework open-source dédié à la gestion d’une infrastructure cloud. Les 60 projets incubés aujourd’hui par la fondation, notamment autour des big data, du machine learning, du SDN et de la conteneurisation témoignent de l’orientation du framework vers des couches plus applicatives.
« OpenStack n’est pas une base monolithique. Aujourd’hui, tous nos composants sont pensés pour pouvoir fonctionner indépendamment tout en assurant une intégration optimale entre eux », a assuré Mark Collier, le COO de la fondation. Pour lui, la vocation d’OpenStak est aujourd’hui d’apporter davantage de spécialisation dans les projets. « Nous sommes partis d’une base large, aujourd’hui nous développons des fonctionnalités de plus en plus spécifiques », explique le dirigeant.
Un solution taillée pour les micro-services...
A l’occasion d’une démonstration, Mirantis a ainsi présenté une application pour l’analyse de données Twitter en mode cloud. Elle a été déployée sous nos yeux sur une infrastructure composée de Nova et Kubernetes, et de Kafka et Spark pour la partie supérieure. Lors de la keynote, nous avons également pu assister à des déploiements d’infrastructure bare-metal grâce à Ironic (réseaux) et Cinder (stockage objet), en quelques minutes.
Grâce à cette granularité, OpenStack s’affiche comme une solution composable et ouverte qui s’applique parfaitement aux déploiements de micro-services cloud. Certains utilisateurs se lancent toutefois dans des projets bien plus vastes avec cette solution. C’est le cas de Verizon qui, non content d’avoir déjà bâti son cloud sur le framework open source, a présenté lors de l’événement une offre à base de edge computing reposant sur une box embarquant directement une partie de l’infrastructure OpenStack. Pour Beth Cohen, une responsable technique de l’opérateur, « OpenStack n’est plus seulement dans le datacenter. Et avec la montée en puissance de l’IoT, qui représente aujourd’hui 30% des projets des utilisateurs du framework à travers le monde, le edge computing a sans doute de beaux jours devant lui. »
...mais aussi pour les projets d’envergure
D’autres entreprises font aussi le choix de basculer des pans entier de leurs workloads sur OpenStack. C’est le cas d’un grand retailer français qui avait pris l’habitude d’outsourcer son infrastructure mais qui a aujourd’hui décidé de tout ramener en interne sur le framework open source. D’après les responsables du projet qui reste pour l’instant secret, il est aussi bien question des systèmes de pilotage des caisses que d’analyse big data.
Mais tout n’est pas si rose pour OpenStack. « Nous avons encore beaucoup de travail, notamment pour simplifier l’usage de la solution », a déclaré Mark Collier qui reconnaît que le framework est aujourd’hui trop complexe. A ces fins, la fondation a d’ailleurs commencé à faire le ménage au sein de la stack en supprimant purement et simplement des versions de certaines briques qui faisaient doublons. Cette complexité s'en ressent sur les projet. « Les entreprises ne doivent pas oublier que les économies qu’elles feront en passant sur une solution open source devront être réinvesties massivement dans des ressources internes chargées de maintenir la solution en conditions opérationnelles », rappelle un ingénieur de Red Hat.
Vers une refonte de la politique de contribution
Pour Mark Collier, un soin tout particulier doit aussi être apporté à l’intégration des différents composants. Une solution open source peut souffrir du syndrome « pas inventé ici ». « Nous sommes parfois obligé de réécrire des bouts entiers de projets pour qu’ils s’intègrent à la stack », explique le dirigeant. Il faut donc s’attendre à une refonte partielle de la politique de contribution autour d’OpenStack.
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