Lancée par la fondation OpenInfra (anciennement fondation OpenStack) ce 6 octobre 2021, Xena est la 24e itération du gestionnaire d'infrastructure cloud open source OpenStack. Depuis 2011, cette plateforme vient aider les entreprises à construire les fondations d'un système d'informations basé sur le cloud. Avec le recul, on sait toutefois que cela ne peut pas se faire sans accompagnement et une expertise pointue pour en tirer pleinement parti. A chaque nouvelle version, la fondation travaille à la fois pour monter les fonctionnalités d'un cran tout en ne faisant pas l'impasse sur l'amélioration de la prise en main et l'expérience utilisateur. La dernière itération d'OpenStack relève-t-il ce challenge ? Des améliorations notables sont à signaler.
Bénéficiant désormais du soutien de Microsoft qui rejoint la liste des membres platinum d'OpenStack, cette technologie compte désormais de plus de 500 000 améliorations apportées par plus de 8 500 développeurs depuis 2012. Pour Xena, OpenInfra a précisé que plus de 15 000 changements de code ont été effectués par plus de 680 développeurs de 125 organisations. Rien que sur cette année, plus de 130 modifications ont été apportées au code qui place cette technologie dans le trio de tête des plus grands projets open source dans le monde. Autre donnée chiffrée montrant le caractère central d'OpenStack : son exploitation pour mettre en place des projets de plus en plus larges. L'exemple récent le plus saillant étant China Telecom qui, avec 6 millions de coeurs OpenStack, constitue à lui seul plus de 20% de la base installée toutes implémentations confondues. Aujourd'hui 25 millions de coeurs OpenStack sont en production et 7 clients dont China Telecom en font tourner plus d'un million. Il y a aujourd'hui 175 datacenters public cloud OpenStack a précisé la fondation et 100 cloud OpenStack ont été créés au cours des 18 derniers mois apprend-on dans la video d'annonce.
Des améliorations pour les composants stockage et réseau
Les avancées d'OpenStack Xena sont nombreuses. L'une des nouveautés les plus importantes dans OpenStack Xena est la prise en charge de fonctionnalités matérielles avancées avec le projet Nova. Ce service de provisioning d'instances de calcul supporte la création de machines virtuelles et de serveurs bare metal (via Ironic) et prend désormais en charge les cartes SmartNIC. Nova est particulièrement populaire dans l'environnent OpenStack, il est d'ailleurs le projet qui bénéfice le plus de commentaires.
La fondation OpenInfra s'intéresse aussi depuis plusieurs mois au support des ports Neutron, un service réseau open source supportant différentes interfaces comme vNIC gérés au sein de Cyborg. Anciennement Nomad, ce dernier apporte un cadre de gestion des ressources d'accélération tels que GPU, FPGA, ASIC, NP, SoC, NVMe/NOF SSD, ODP, DPDK/ SPDK, etc. Cette fois, la dernière itération d'OpenStack va donc plus loin avec le support des cartes SmartNIC. Pour rappel il s'agit de cartes réseau PCI qui embarquent une puce multicœur et un OS Linux. Elles ont pour objectif de décharger le CPU des tâches de traitement réseau de type SDN, IA et NVMe-over-Fabric pour permettre au processeur de se concentrer sur le traitement des données. Le driver x710 pour smartNIC permet en outre la prise en charge de la fonction DDP (personnalisation dynamique de l'appareil), du profil GTPv1 (amélioration des cas d'utilisation vEPC MEC) et des fonctions NFV pour 4G LTE.
Manila et Glance aussi intégrés dans OpenStack Xena
Le système de fichiers partagés Manila disponible dans OpenStackClient et OpenStackSDK pour une expérience utilisateur unifiée. Des améliorations sont apportées comme le support dans le client OpenStack des ressources APU et la migration à chaud des systèmes de fichiers partagés. Il est possible de déplacer des allocations réseau Neutron de manière transparente entre les systèmes de stockage sans perturber les charges de travail des utilisateurs.
Autre projet intégré dans Xena : le service Glance pour découvrir, enregistrer et récupérer les images de machines virtuelles. Ce dernier bénéficie pour l'occasion d'une fonction de quota adossée à Keystone. Le but ? Définir des plafonds de ressources qui utilisent les limites unifiées de ce service d'authentification de client API grâce à un comportement de dépassement cohérent. Jusqu'à présent, le service d'imagerie Glance n'a jamais vrai eu de fonction de limitation de ressources. Keystone bénéficie désormais grâce à Glance d'une fonctionnalité de limite centralisée avec des limites et des services pour fournir des quotas, une limite enregistrée (par nom de service et plafond de ressources par défaut) et une limite de projet (par remplacement de ressource de projet).
Réduire la dette technique
OpenStack Xena apporte également une réponse pour tenter de réduire la problématique de la dette technique impactant la qualité de service et/ou de l'application rendu par un système d'information. Cela passe notamment par Cinder (service de stockage en mode bloc) qui ne supporte plus seulement l'obsolète v2 de l'API Block Storage. « Nous avons également commencé la transition d'une technologie que nous utilisons pour les migrations de base de données appelées SQL Alchemy vers la nouvelle Almanic », indique OpenStack qui travaille par ailleurs sur un cadre stratégique de contrôle d'accès basé sur les rôles (RBAC) plus sûr et cohérent.
La documentation d'API, guide utilisateur et contributeur de Cyborg est remise à plat tendis qu'Horizon supporte nodejs14, l'actuelle version LTS de nodejs. Un pilote quota (DbQuotaNoLockDriver - dans Neutron - et l'ajout de Ceph-Ansible 6.0 avec mise à jour vers ansible-core 2.11 dans OpenStack-Ansible - sont également proposés.
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