En tant qu'analyste industriel spécialisé dans la gestion des réseaux, je me fais un devoir de couper court aux discours à la mode. L'année dernière, quand les fournisseurs ont commencé à parler d'« observabilité du réseau », je me suis retrouvé dans une impasse. Il semblait que chacun avait sa propre interprétation de ce que cela voulait dire. D’ailleurs, si l’on tape le terme « observabilité du réseau » dans le moteur de recherche de Google, on voit s’afficher une liste interminable de définitions différentes. J'ai même lu dans un blog ce résumé : « La surveillance du réseau est la gestion des pannes. L'observabilité du réseau est la gestion des performances ». Non ! Trois fois non ! J’ai donc décidé de faire quelque chose pour remédier à ce chaos. J'ai parlé à de nombreux acheteurs et utilisateurs d'outils réseau, et j'ai sondé 402 intervenants du secteur IT. Je leur ai demandé de définir l'observabilité du réseau et d'explorer ce qu'elle signifie dans le contexte de leurs outils et processus de gestion du réseau. Tout d'abord, 90 % des personnes interrogées pensent qu'il s'agit d'un terme utile pour décrire les outils dont elles se servent pour surveiller et dépanner leurs réseaux, mais seulement 20 % préfèrent le terme d'observabilité du réseau à des expressions plus établies, notamment les termes de surveillance du réseau et de gestion des performances du réseau.
Ce que pensent les acteurs de l’IT de l'observabilité du réseau
Voilà ce que m'ont dit les personnes à qui j'ai parlé en tête-à-tête. Commençons par les plus cyniques « Je pense que c’est encore un autre slogan pour désigner la surveillance du réseau », a déclaré un ingénieur chargé de la surveillance du réseau dans une entreprise de services financiers de 15 milliards de dollars. « Pour moi, c’est un autre mot à la mode. Je lui préfère toujours les termes de gestion d'entreprise ou de gestion de réseau », a déclaré pour sa part un ingénieur réseau travaillant dans une entreprise d'aérospatiale et de défense de 14 milliards de dollars. Ensuite, il y a ceux qui pensent que les fournisseurs ont peut-être quelque chose de nouveau à leur proposer. « Je pense que la surveillance du réseau n’est pas exploitable en tant que telle. Elle doit être intégrée dans la gestion des événements, elle doit transformer des mesures observables en quelque chose qui alerte ou déclenche une action », a déclaré un responsable des opérations réseau chez un fournisseur SaaS de 500 millions de dollars. « Son but est de fournir des informations sur le réseau, ce qui implique qu’il faut peut-être se concentrer davantage sur les impacts commerciaux du réseau », a déclaré un ingénieur en outils réseau travaillant pour une entreprise technologique de 8 milliards de dollars. Les notions d'action et d’informations sont revenues souvent. En fait, j'ai demandé aux personnes interrogées de sélectionner les mots ou les expressions qu'elles associent le plus à l'observabilité du réseau. Les quatre premières réponses ont été : surveillance, sécurité, données et informations exploitables. Je pense que ces quatre termes constituent une bonne base.
Observabilité du réseau : tirer du sens du marketing
L'observabilité du réseau va plus loin que la surveillance du réseau. Les solutions d'observabilité du réseau doivent plonger plus profondément dans les réseaux, en collectant un ensemble de données plus diversifié et plus volumineux pour donner aux équipes réseau une visibilité totale de bout en bout des opérations. Ces solutions devraient élargir leur champ d'action, en examinant non seulement les performances du réseau, mais aussi l'expérience de l'utilisateur final, les impacts commerciaux et la sécurité. Enfin, l'observabilité du réseau devrait moins se concentrer sur la façon dont elle présente les données, ce qui oblige finalement les ingénieurs réseau à glaner des informations eux-mêmes et à faire trop de travail dans leur tête. Au contraire, l'observabilité du réseau devrait mettre l'accent sur les informations exploitables obtenues de diverses manières, notamment par l'IA et l'apprentissage machine, ainsi que par l'automatisation sur la base d’un scriptage low-code.
La première méthode s'appuie sur des algorithmes pour rendre les outils plus intelligents. De nombreux fournisseurs s'orientent vers des informations exploitables avec l'AIOps, et nos recherches montrent que les professionnels des NetOps pensent que ces algorithmes ont un potentiel énorme. La seconde approche implique des flux de travail scriptés, des rapports et des automatismes capables de capturer et d'exécuter des connaissances en ingénierie réseau. La première approche peut être disponible d'emblée ou être mise en place en interne à l'aide d'API et d'autres modules proposés par les fournisseurs. L'ingénieur en outils réseau mentionné ci-dessus estime que ces deux approches ont du potentiel. « Quand quelque chose se produit, nous voulons une solution transparente et automatisée. Il faut déclencher une alerte qui déclenche un script d'automatisation qui vérifie les problèmes, les corrige et ferme le ticket, le tout sans avoir besoin d’appeler quelqu’un d’autre. Je ne connais pas beaucoup d'outils capables de le faire, mais il est possible de le faire en interne si le fournisseur dispose de crochets web ou d'API. Ce serait formidable de pouvoir effectuer un dépannage automatisé productif avec l'IA et l'apprentissage machine ». C’est cela qu’il faudrait rechercher auprès de ses fournisseurs de surveillance du réseau aujourd'hui.
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