La parole est à la défense dans l’affaire de vol de secrets commerciaux de Valeo par Nvidia. Le spécialiste des accélérateurs GPU a en effet répondu aux allégations avec une enquête montrant qu’il n’avait trouvé aucune trace de code de Valeo dans ses systèmes internes. Pour mémoire, à l'occasion d'une visioconférence, un ex-employé de Valeo, Mohammad Moniruzzaman, recruté par Nvidia a partagé du code source dérobé chez l'équipementier automobile pour le développement d'un logiciel d'aide au stationnement. Il a été condamné par la justice allemande, mais Valeo a décidé de porter plainte contre Nvidia aux Etats-Unis pour vol de secrets commerciaux.
Mais Nvidia a totalement nié ces accusations et demandé à un tribunal de débouter le plaignant avec dépens. « Nvidia n'a jamais voulu ou eu besoin des prétendus secrets commerciaux de Valeo, mais elle n'en a pas non plus l'usage pratique », a déclaré l'entreprise dans son mémoire, expliquant que l'utilisation par Valeo de technologies conventionnelles plus anciennes et de composants spécifiques pour différentes zones du véhicule était totalement différente de l'approche intégrée de bout en bout de Nvidia.
L'employé de Valeo a agi de son propre chef
Selon la plainte déposée au tribunal, Mohammad Moniruzzaman a fourni des déclarations sous serment indiquant qu'il n'avait jamais partagé le code ou les documents de Valeo avec d'autres employés de Nvidia, à l'exception d'un partage d'écran accidentel lors d'une visioconférence qui a duré moins de cinq minutes. « Les déclarations sous serment que Mr Moniruzzaman a soumis au tribunal allemand établissent qu'il a agi seul, qu'il n'a informé personne chez Nvidia de ses actions et qu'il n'a jamais partagé les prétendus secrets commerciaux de Valeo avec Nvidia », peut-on lire dans le document. « Les employés de Nvidia qui ont travaillé avec M. Moniruzzaman ont également déclaré qu'ils n'ont jamais eu connaissance, et encore moins utilisé, les prétendus secrets commerciaux de Valeo ».
Le spécialiste des accélérateurs GPU a accusé Valeo d'avoir lancé des allégations infondées et fausses en Allemagne, selon lesquelles l’entreprise aurait résolument recherché le code de Valeo et l'aurait utilisé pour développer ses produits. L’équipementier automobile a demandé à un tribunal allemand de nommer un expert indépendant pour inspecter la base de code de la firme américaine afin d’y rechercher tout code de Valeo et, après des investigations approfondies, l'expert n'a trouvé aucune preuve de la présence de ce code dans celui de l’accusé. Le tribunal allemand a en outre accordé des dédommagements à Nvidia sur ce point. Le fournisseur US a aussi déclaré qu'il avait supprimé tous les codes auxquels Mohammad Moniruzzamanavait contribué pendant cette période.
Une protection des données inefficace
Même si Nvidia nie avoir utilisé le code de Valeo dans ses systèmes, l’entreprise a souligné que les efforts de Valeo pour protéger ses prétendus secrets commerciaux étaient « inefficaces et déraisonnables ». « L'ancien employé a pu copier et télécharger une quantité importante de prétendus secrets commerciaux de Valeo en utilisant des techniques rudimentaires », peut-on lire dans la plainte. « Même si l’ex-salarié a prétendument téléchargé ces données en avril 2021, Valeo n'a repéré cette activité qu'après le 8 mars 2022 ». Nvidia affirme par ailleurs que l’équipementier a failli dans sa communication avec lui.
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