L'année 2024 s'annonçait marquée par l'entrée en vigueur de la Loi de Finances et le passage à la facturation électronique. Cependant, le report des dates butoir au 1er septembre 2026 par la Direction générale des finances publiques (DGFiP) laisse désormais le temps aux entreprises non seulement de préparer leur conformité à la réforme, mais aussi de travailler sur d'autres transitions numériques ou RSE. L'éditeur de solutions de gestion des dépenses des entreprises Payhawk a demandé en septembre dernier à un peu plus de 300 DAF et RAF (responsable administratif et financier) français quels étaient leurs défis majeurs pour 2024.
La transformation digitale en tête des défis
Dans une fonction où Excel est roi, la transformation digitale demeure une préoccupation majeure. Deux tiers des répondants à l'enquête estiment avoir digitalisé moins de la moitié de leurs processus financiers, et un tiers en a transformé moins de 25%. Sans surprise, l'éditeur estime que les équipes financières vont devoir explorer l'IA générative, mais aussi réellement s'intéresser à l'automatisation des processus financiers (RPA, entre autres), encore peu exploitée, et à la blockchain. « La collecte et l'analyse des données deviennent cruciales pour la prise de décision financière, nécessitant que les DAF garantissent la sécurité des données tout en exploitant leur potentiel pour optimiser les performances financières de l'entreprise. »
Des organisations prêtes pour les réglementations
Premier défi pour les DAF et RAF, les réglementations à venir. 74% estiment que leur organisation s'adapte déjà de façon réactive ou très réactive. Et 77% se disent prêts en particulier pour la réforme de la facture électronique (l'enquête a été réalisée après le report de la date butoir). Comme le constate Payhawk dans sa synthèse, la plupart des grandes entreprises ont déjà entamé un processus de préparation à la conformité, avec des ressources humaines et financières, ainsi que des solutions de collecte et transformation de la donnée vers les formats idoines définis par la réforme et une gouvernance adaptée. Un dispositif qui a freiné les PME en revanche, parfois engagée dans d'autres projets. Confirmant les points de vue d'autres observateurs, l'étude confirme que les organisations cherchent à faire de cette contrainte une opportunité pour automatiser le processus de facturation, mais aussi le sécuriser face à divers types de fraudes.
Prochain défi majeur : ESG et données associées
Autre défi de taille pour les DAF, à la fois réglementaire et stratégique, celui de la RSE (responsabilité sociétale et environnementale) et de l'ESG (environmental social governance). Exigences des fournisseurs, des clients, des employés, des candidats, des investisseurs et réglementations à venir poussent les entreprises à s'en emparer rapidement. Les premiers reportings CSRD (corporate sustainability reporting directive) seront dus en 2025 et la taxonomie européenne des investissements « verts » est progressivement déployée.
72% des répondants à l'étude Payhawk jugent les préoccupations environnementales et les critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) assez ou très importants pour leurs investisseurs et entreprises. Reste que cet enthousiasme ne se traduit nullement en actions concrètes, puisque seul un très faible 11% a déjà déployé des initiatives pour y répondre (70% ont prévu de le faire).
Si toutes les initiatives liées à la RSE et à l'ESG ne relèvent pas du numérique, la data est néanmoins au coeur du sujet. Comme le confirment les commentaires de l'étude, les « critères ESG posent de nombreux défis aux entreprises, notamment liés à la capacité de collecte d'une donnée de qualité, à la mise en place d'un processus de reporting solide et au pilotage de cette donnée - y compris le processus de contrôle interne - et à la disponibilité de profils et compétences spécifiques ». Ils pointent en particulier la complexité du calcul d'une empreinte carbone pour chaque dépense, comme exigé par le Scope 3 du GHG Protocol (Green House Gas Protocol).
L'inflation pèse sur les investissements technologiques
Dernier défi pour les DAF, l'inflation. « Selon les projections macroéconomiques de la Banque de France, rappelle le rapport, elle continuerait de refluer pour s'établir à 4,5 % au quatrième trimestre 2023 et revenir autour de 2 % d'ici 2025 ». Néanmoins, 58% des répondants affirment que cette situation économique les a contraints à revoir leur stratégie financière. Parmi les investissements touchés, les dépenses liées à des projets technologiques chez 39% des répondants (263 sur 307 ayant modifié leur stratégie financière). Un niveau de réponses proche de celui des deux premiers budgets touchés : les frais professionnels (44%) et les salaires (43%).
Sans surprise, puisque commanditée par un éditeur de solutions de gestion des dépenses, le rapport conclut à la nécessité pour les DAF d'automatiser leurs processus. Sur le recours à l'automatisation pour la gestion financière (avec le principal objectif de réduire le temps consacré aux tâches monotones), les réponses se répartissent quasiment à égalité entre 'oui' (36%), 'non mais nous le prévoyons' (31%) et 'non mais nous ne le prévoyons pas' (34%). La transformation numérique des processus est toujours associée par les fournisseurs de solution à un gain de temps dans la réalisation des tâches répétitives, temps qui peut alors être réaffecté à des activités « à valeur ajoutée ». Les DAF et RAF sondés dans le cadre de l'étude Payhawk ont ainsi listé l'optimisation des processus (28%), la recherche de nouvelles opportunités commerciales (22%) et la planification et la stratégie de l'entreprise (22%) en tête de ces dernières.
Numérique et critères ESG au menu des DAF en 2024
0
Réaction
Malgré le report de la réforme de la facturation électronique, les DAF et RAF auront encore quelques défis à relever en 2024. Selon une étude de l'éditeur Payhawk, ils sont au nombre de 4 : transformation numérique, réglementations, ESG et inflation.
Newsletter LMI
Recevez notre newsletter comme plus de 50000 abonnés
Commentaire