Nokia va encore une fois tailler dans sa masse salariale en France. La filiale de l’équipementier télécoms finlandais a annoncé ce mardi 5 mars la suppression de 357 postes supplémentaires dans l'Hexagone. Cela représente près de 14% des effectifs de l’entité française qui compte 2 550 employés. Le projet présenté par la direction de Nokia Networks France aux membres du Comité social économique central (CSE-C) prendra la forme d’une rupture conventionnelle collective (RCC) qui repose uniquement sur la mise en œuvre de départs volontaires. Des négociations sur les mesures sociales d’accompagnement ont également démarré le 5 mars 2024 avec les organisations syndicales représentatives. Selon les syndicats, les suppressions toucheront pour les deux tiers les fonctions de support, et les équipes de recherche et développement pour le tiers restant essentiellement en région parisienne.
« Le site de Massy en région parisienne est principalement affecté avec des coupes dans des postes de management de projets, du suivi des clients et dans les services qui seront externalisés dans des pays à bas coûts », nous a précisé Pascal Guihéneuf, secrétaire CFDT du Comité de groupe France de Nokia. Selon lui, une centaine de postes dans les activités de recherche fondamentale de Nokia passeront également à la trappe. « Cette décision fait voler en éclats les engagements pris par Pekka Lundmark, président et CEO de la firme finlandaise, envers le président de la République Emmanuel Macron sur le maintien des emplois en R&D pour favoriser le travail sur les technologies 5G et 6G », regrette le représentant syndical. A l’inverse, le centre de Lannion (Côtes d’Armor), qui compte près de 500 salariés ainsi que l’entité ASN qui fabrique à Calais des câbles sous-marins sont épargnés.
6 plans de licenciements en 8 ans
En France, il s'agit du sixième plan de départs réalisé par le groupe, après les coupes de 2016 (à la suite du rachat d'Alcatel-Lucent), 2017, 2019, 2020 et 2023. Il s’inscrit dans la continuité d’un programme de réalignement annoncé en octobre dernier par l'équipementier qui prévoit la suppression de 14 000 emplois dans le monde. Evoquant la faiblesse des dépenses des opérateurs sur le troisième trimestre, l’équipementier avait annoncé un chiffre d'affaires en baisse de 15 %. En janvier, pour son quatrième trimestre fiscal, ses revenus ont reculé de 23% sur un an et baissé de 11% pour l’ensemble de l’exercice 2023.
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