En réponse à l'invasion de l'Ukraine déclenchée le 24 février dernier par Moscou, Nokia va cesser la plupart de ses activités en Russie, comme l'a déjà fait Ericsson. Dans un communiqué, le géant finlandais des équipements télécoms a annoncé qu'il suspend ses livraisons de matériels, n'accepte plus aucune nouvelle commande et déplace « ses activités limitées de R&D » hors du pays. L'entreprise en a profité pour préciser que « depuis les premiers jours de l'invasion de l'Ukraine, il était clair pour Nokia qu'il ne pourrait pas maintenir sa présence en Russie ». Selon Nokia, la Russie représentait moins de 2 % de ses ventes nettes en 2021 et l'arrêt de ses activités sur place n'affectera pas son résultat net de manière significative. Si bien que l'entreprise prévoit d'atteindre tous ses objectifs financiers.
La Russie attendra pour la 5G et l'edge
On ne peut pas en dire autant de l'impact de la décision de Nokia et d'Ericsson sur les télécommunications en Russie. Selon un rapport d'IDC publié le mois dernier, les principales entreprises de télécommunications russes avaient conclu des contrats avec les deux équipementiers pour mettre en place des réseaux sans fil avancés. Or, ces projets sont désormais nécessairement suspendus. « L'impact de ces sanctions va sérieusement retarder la disponibilité de nouvelles technologies comme la 5G et l'edge », indique ainsi le rapport d'IDC. Dans son annonce, Nokia a néanmoins affirmé que l'accès continu à Internet devrait contribuer à fournir des « perspectives extérieures » au peuple russe, et que l'entreprise continuerait à soutenir les réseaux existants dans le pays via des accords de licences, pour apporter ce support sans violer les sanctions économiques imposées à la Russie par l'Occident.
Ericsson a pris la même décision trois jours plus tôt
Entreprise rivale basée en Suède, Ericsson a annoncé des mesures similaires à celles de Nokia dans un communiqué publié lundi, précisant que les activités avec ses clients russes ont été suspendues « pour une durée indéterminée ». Selon Alla Valente, analyste principale chez Forrester, ces mesures étaient attendues depuis un certain temps, du fait des représailles économiques prises contre le gouvernement russe et l'impossibilité de maintenir des relations commerciales avec le régime de Poutine. « Compte tenu du poids des sanctions, toujours plus nombreuses, du coût du contrôle réglementaire en cas de violation, et du risque de ne rien dire ou de ne pas agir assez rapidement, en termes de réputation, l'appréciation est très différente et l'impact ne peut être ignoré », a déclaré l'analyste. « La décision de Nokia a du sens pour l'entreprise et il est probable que d'autres entreprises seront amenées à faire de même. Plus cette guerre se prolonge, plus nous risquons de voir cette dynamique à l'oeuvre et davantage d'entreprises cesser leurs activités en Russie ou même quitter le marché russe », a ajouté l'analyste.
Commentaire