Distributique : Quel est le bilan des quinze années d'activité de Cheops Technology ?
Nicolas Leroy-Fleuriot : La société a considérablement grandi. Elle a franchi la barre des 500 M€ de chiffre d'affaires il y a maintenant deux ans, et celle des 500 salariés ces derniers mois. Malgré cette évolution, nous voulons garder l'agilité d'une entreprise de taille plus modeste et conserver les très fortes proximité et réactivité que nous offrons à nos clients.
Je résumerais ces quinze années en disant que l'entreprise suit, depuis 2010, une stratégie à deux niveaux. Elle consiste à rester un acteur majeur de l'infrastructure on-premise, tout en devenant un leader du cloud sur le mid-market et les ETI. Je dois dire que dix ans plus tard, l'objectif est atteint. Pour autant, comme le dit Saint-Exupéry, « l'essentiel n'est pas d'arriver mais d'aller vers ». Et de nouveaux horizons s'ouvrent à nous pour les cinq années qui viennent.
Comment avez-vous réinventé votre modèle au moment de l'explosion du cloud ?
Nous avons été précurseurs de cette évolution. Nous n'avons fait qu'écouter les attentes de nos clients. En l'occurrence, en 2006-2007, nous avions lancé une activité d'hébergement et d'infogérance de systèmes. Nous avions loué des mètres carrés de datacenter, nous hébergions des serveurs et des infrastructures que nous vendions aux clients. Petit à petit, en discutant avec eux, nous avons trouvé intelligent de commencer à mutualiser ces ressources hardware. Ceci, associé à la mutualisation de compétences techniques (système, réseau, sécurité, etc.), c'était finalement le cloud avant l'heure. C'est pour cela qu'en 2010 il nous a été extrêmement facile de lancer notre première offre de cloud qui s'appelle iCod. Cette dernière est devenue progressivement une gamme d'offres qui nous permet de gérer le système d'information de plus de 250 clients.
Cette transition a donc été facile, mais il a fallu que nous formions beaucoup les gens. Les commerciaux dans un premier temps, pour les convaincre qu'il valait mieux vendre des abonnements et des contrats mensualisés plutôt que des gros projets d'infrastructures avec une grosse facturation « one shot ». Cela nous a permis aussi de faire venir de nombreux talents.
Qu'est-ce qui vous distingue de la concurrence ?
Le fait d'obtenir, et souvent bien avant d'autres, des certifications comme Hébergeur de données de santé, comme ISO 25001, ISO 20 000, nous légitimise auprès de nos clients. Par exemple, si nous n'avions pas été prêts sur ces questions cloud au moment où nos clients historiques ont commencé à nous solliciter, nous les aurions perdus.
Il y a quinze ans notre stratégie était d'offrir à ces clients de rester connectés avec une meilleure infrastructure. Aujourd'hui, nous avons une vision cloud hybride, en proposant de mettre les applications dans le bon cloud, au bon prix. Notre métier ne s'arrête pas à gérer les serveurs, mais aussi à maintenir les applications en conditions opérationnelles.
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