C’est dans les locaux de Back Market, l’une des 26 licornes françaises qui vient de lever 450 M€, que Cédric O, secrétaire d’Etat chargé du Numérique, a dévoilé ce matin la promotion 2022 du classement French Tech Next40/120. Le classement témoigne de l’augmentation des levées de fonds l'an dernier puisque le tour de table le plus faible frôle les 50 M€ contre 22 M€ en 2021. Le Next40 enregistre neuf entrants, Ankorstore (en provenance du FT120), IAD, Sorare, Dental Monitoring, Loft Orbital Technologies, Descartes Underwriting, 360 Learning, Malt et Lifen, en décalant d’autres entreprises vers le FT120 où la levée minimum a atteint l’an dernier 30 M€. « Croissance et maturité », note Cédric O en rappelant qu’OVH et Believe sortent du classement par le haut après leur entrée en bourse où elles sont valorisées plus de 1 Md€.
« Ce qui se bâtit, c’est le renouveau du tissu industriel français », a souligné le secrétaire d'Etat en ajoutant que l’un des défis de l’économie européenne était de faire émerger des entreprises jeunes face à la concurrence internationale, notamment chinoise. Cette promotion 2022 projette 19 000 créations d’emplois sur l’année, en France et dans les filiales à l’étranger, soit des prévisions doublées par rapport à l’an dernier. Ankorstore, par exemple, prévoit de recruter près de 1 500 salariés dans l’Hexagone d’ici 2023, tandis que l’industriel roubaisien Exotec compte ajouter 500 ingénieurs à ses équipes de R&D d’ici 2025. Et Cédric O de faire remarquer que si l'on considère dans son ensemble l'écosystème français constitué de 20 000 start-ups, celui-ci représente déjà un million d'emplois.
Les 40 entreprises du Next40 (en rouge sur la liste ci-dessus) accompagnées en 2022 par des programmes gouvernementaux sont 360Learning, Alan, Aledia, Alma, Ankorstore, Back Market, Bioserenity, BlaBlaCar, Brut., Contentsquare, Deezer, DentalMonitoring, Descartes Underwriting, DNAScript, Doctolib, Exotec, Iad, Ivalua, Kinéis, Ledger, Lifen, Loft Orbital, Lumapps, Lydia, Malt, ManoMano, Meero, Mirakl, Ornikar, PayFit, Qonto, Shift, Sorare, Spendesk, Swile, Veepee, Vestiaire Collective, Voodoo, Y, Younited. (agrandir l'image)
Des start-ups qui s'insèrent dans les outils du quotidien
« Cette dynamique du Next40 est représentative de l’écosystème French Tech. On assiste au retour de la France dans le concert mondial de l’innovation », a pointé le secrétaire d’Etat, puisque le pays se place maintenant en 11ème position dans les classements internationaux sur l’innovation quand elle était 18ème fin 2016. Les levées de fonds ont nettement progressé, atteignant au total près de 12 Md€ l’an dernier, même s’il faut toujours rattraper le Royaume-Uni et l’Allemagne. « On sait à quel point la maîtrise technologique est importante dans la préservation de la souveraineté française. Des noms comme Back Market, Doctolib, Lydia, Blablacar, Deezer, Mano Mano sont devenus des noms du quotidien. Cela montre qu’il n’y a pas de fatalité à ce que nos outils du quotidien soient façonnés par des outils anglo-saxons », a pointé Cédric O en faisant aussi remarquer le développement des entreprises industrielles, des fintechs, des start-ups engagées dans la transmission environnementale et des medtechs. Qu’aurait été la gestion des campagnes de vaccinations sans Doctolib, a-t-il rappelé.
La sélection 2022 réunit de nombreux représentants des biotechs et medtechs, avec DNA Script, Tissium, TreeFrog Therapeutics, ImCheck Therapeutics, Mnemo Therapeutics, Amolyt Pharma, Inotrem, Bioserenity, Wandercraft. Elle voit aussi entrer deux autres entreprises industrielles, Aledia et DNA Script, qui s'ajoutent à Exotec, Bioserenity, Ynsect, Kinéis et Ledger.
« Les start-ups, c'est notre assurance-vie »
Le nombre de femmes dirigeantes de ces start-ups est passé de 7 à 14 et davantage d’entreprises se développent en région dont Back Market qui va se déplacer à Bordeaux. C’est mieux mais toujours insuffisant. La dynamique pour une meilleure représentativité est toujours en cours. « Tout ce que nous vivons aujourd’hui est porteur d’espoir mais cela ne tombe pas totalement du ciel. C’est le fruit de l’ambition et de l’engagement des entrepreneuses et entrepreneurs français et de leurs salariés », a pointé Cédric O en n’oubliant pas de mentionner aussi les différents programmes et actions des équipes du ministère de l’Economie et de l’Industrie, dont le French Tech Visa, entre autres. « Cette réussite ne doit être qu’une étape, la compétition mondiale est féroce. Il faut de l’innovation pour faire face aux défis climatiques, du vieillissement de la population, de l’alimentation, et sans start-up, pas d’innovation. Nous continuerons donc cette politique de soutien acharné à la French Tech. Les start-ups, c’est notre assurance vie », a conclu le secrétaire d’Etat.
A sa suite, Clara Chappaz, directrice de la French Tech, a rappelé qu’au delà d’un classement, le Next40/120 constituait surtout un programme d’accompagnement des start-ups où toutes les problématiques des entreprises étaient abordées. Elle a également indiqué qu’il y avait désormais un peu plus de 60% de Français qui utilisaient tous les mois un produit de start-up. Dans la santé, ce sont les services de Doctolib, Lifen ou Alan, dans la téléphonie et l’informatique, ceux de Backmarket, Recommerce, Certideal, dans la formation, Openclassrooms, 360Learning, Ornikar, ou encore au quotidien Blablacar, Heetch, Deezer ou Devialet. « 60%, c’est quasiment 10 points de plus que l’an dernier », a précisé Clara Chappaz. Ce n’est pas le moment de relâcher les efforts.
Les critères d'éligibilité du programme French Tech Next40/120 (agrandir l'image)
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