En direct de Londres - Après avoir rassuré les clients sur les questions de sécurité, Google Cloud a parlé longuement de la migration des applications dans le cloud sur son évènement Next. « Notre mission est de faciliter et d’accompagner les entreprises dans leur transformation digitale qui passe par la modernisation des applications », souligne Thomas Kurian, CEO de Google Cloud. Mais cet exercice peut s’avérer complexe et les DSI se déclarent un peu perdus surtout sur des applications comme les ERP, les bases de données ou les environnements VMware.
Une meilleure intégration de VMware et Anthos disponible pour tous
Au vue de la base installée VMware, Google Cloud a annoncé à la fin du mois de juillet une intégration plus poussée avec le spécialiste de la virtualisation et a lancé une offre facilitant le déploiement et l’exécution de charges de travail VMware sur GCP (Google Cloud Platform). A l’époque, ce service était géré par un tiers, Cloud Simple, une start-up « VMware as a Service ». Il regroupe les technologies de datacenter défini par logiciel de VMware (SDCC) comme vSphere, NSX et vSAN et qui les déploie sur une plate-forme administrée par CloudSimple, en particulier pour GCP (mais également pour Azure).
En début de semaine, Google a annoncé l’acquisition de CloudSimple et sa référence a disparu dans l’offre baptisée maintenant « Google Cloud VMware Solution ». Sur le plan technique, « les clients peuvent migrer leurs workloads en gardant les outils, les process et les modèle de licence de VMware », glisse Thomas Kurian en ajoutant que les clients bénéficient en plus « de services comme Big Query et de solutions d’IA et de machine learning ».
L’autre arme pour faciliter la bascule des applications dans le cloud est Anthos. Présenté en avril dernier, ce service basé sur Kubernetes permet de déployer, exécuter et gérer les applications (en mode conteneurisé) sur le cloud de son choix, sans que les administrateurs et développeurs aient à apprendre différents environnements et API. En version beta jusque-là, Anthos est maintenant disponible pour tous. En France, « il y a un intérêt et des PoC sont menés sur Anthos », nous a expliqué Eric Haddad, directeur général de Google Cloud en France, sans donner de références précises.
Un programme pour SAP et des facilités pour NetApp
L’autre focus applicatif est SAP. En effet, la firme de Walldorf a annoncé l’été dernier la fin du support pour certains produits comme ECC ou R/3 en 2025. Les entreprises ont donc la pression de migrer leur solutions legacy d’ici 5 ans. Google Cloud s’est ainsi positionné pour répondre à cette problématique avec le programme « SAP Cloud Acceleration ». Il le fait en partenariat avec plusieurs intégrateurs : Deloitte, Accenture, HCL et Atos. « Nous avons créé une task force sur les projets de migration SAP vers le cloud avec une vingtaine d’architectes spécialisés SAP. Nous regardons les différentes cas d’usages et nous répondons ensemble aux appels d’offres », explique Stephen Shibel, responsable du partenariat avec Google chez Atos.
Sur la partie stockage, Google Cloud a annoncé la disponibilité générale de Cloud Volumes Service et Cloud Volumes ONTAP sur GCP. Le premier est un service de stockage entièrement managé compatible avec les protocoles NFSv3, NFSv4 et SMB. La seconde est une solution de data management qui était déjà présente sur AWS et sur Azure, mais pas encore sur GCP. A noter que les clients peuvent aussi déployer Anthos sur des offres HCI certifiées NetApp.
Une solution bare metal originale
Dernière annonce et non des moindres, Google Cloud lance des offres bare metal. Avec du retard par rapport à la concurrence, IBM, AWS et Azure, la firme répond ainsi à une demande à la fois des clients, mais aussi des éditeurs de solutions comme VMware, SAP, Oracle ou Nutanix, qui réclament des infrastructures cloud dédiées et certifiées pour les migrations. « Nous devions prendre en compte l’existant des clients et certains étaient bloqués dans leur stratégie de migration », constate Eric Haddad. En effet, passer par du bare metal efface quelques écueils comme le syndrome du « voisin bruyant » dans un environnement multitenant qui pourrait réduire la performance de l’application ou l’explosion des coûts de licence (vTax).
Concrètement, la firme ne fournit pas une offre de serveur bare metal au sens traditionnel. Google Cloud utilise une technique intermédiaire pour aboutir au résultat. En effet, il propose des équipements certifiés (par exemple pour Oracle Database) placés dans une salle de co-location (par exemple chez Equinix ou Interxion via un partenaire comme Atos) et met en place un lien dédié (cf photo), pour garantir une faible latence, avec GCP. Les clients bénéficient des différents services et des outils d’automatisation (provisionning de l’application, configuration des OS, mise en place des backups et du monitoring).
Un lien est mis en place entre la solution bare metal et Google Cloud Platform (Crédit Photo : Google)
Sur le plan technique, Les instances Bare Metal Solution de Google sont basées sur des systèmes x86 deux ou quatre sockets pouvant accueillir de 16 cœurs avec 384 Go de DRAM à 112 cœurs avec 3 072 Go de DRAM. Sur la partie stockage, l’offre propose des blocs incrémentaux de 1 To avec la possibilité d’avoir du full flash ou un mix flash et capacitif. En matière tarifaire, Google n’a pas donné de prix. Il indique que la facturation peut se faire au mois, mais privilégie un contrat sur 36 mois. A noter que pour la région Europe, Bare Metal Solution sera disponible au premier semestre 2020, nous a précisé l’équipe française.
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