A l’occasion d’un évènement organisé par Oracle, François Desgardin, directeur des nouvelles offres et de l’innovation chez Nexity sur les expériences de l’IA au sein du groupe immobilier. Avant de commencer, il plante quelques éléments de contexte sur la société : 4 Md€ de chiffres d’affaires, 8 000 collaborateurs dans « un secteur un peu chahuté et peu automatisé » (le groupe vient d'annoncer un plan social). Elle livre environ 20 000 appartements par an et « à une forte implantation dans les territoires et une proximité avec les maires ». Ces derniers ont des obligations et demandent « aux partenaires privés des informations pour les aider dans leur décision sur des projets de mobilité, d’intégration du patrimoine, … », observe le dirigeant. Il est donc essentiel que les collaborateurs puissent disposer d’outils pour proposer des réponses et des solutions.
L’analyse des normes sur le plan juridique
Et c’est dans ce contexte certains processus métiers ont été plus demandeurs pour tester l’IA. Clairement, le sujet autour des normes s’est rapidement posé, « est-ce qu’aujourd’hui chez Nexity, il y a un collaborateur qui est capable d’absorber toute cette norme et de regarder les clients ou le maire en lui disant qu’il a tout lu et qu’à 100% il va respecter tout ça. La réponse est non », indique François Desgardin. L’objectif va donc d’aider le collaborateur « à digérer tout cela et à faire le tri ». Un des PoC avec la direction de la qualité a porté « sur l’ensemble des normes sur la sécurité des chantiers ». Le but était de proposer des outils aux directeurs de programmes et chefs de chantier des outils « pour faire le lien entre les engagements des fournisseurs choisis, nos obligations légales, nos processus internes fixés par la direction de la construction.
Les responsables peuvent ainsi voir les écarts entre les promesses des fournisseurs et les attentes du législateur », précise-t-il. Tout en ajoutant, « les outils ne font pas le job à la place de nos collaborateurs. C’est bien eux grâce à l’analyse sémantique sur cette documentation qui vont avoir des questionnements, as-tu bien pensé à faire ceci, à demander tel document, … ». Habituellement, cet apprentissage était géré par le collaborateur, « là, il va avoir un outil d’aide à la décision le forçant à se poser les bonnes questions et pour nous de garder une trace des réponses qu’il a appliquées », observe François Desgardin. Ce test a été récemment présenté à la direction juridique et la question est maintenant « est-ce qu’on le généralise ? Et sur quelle plateforme ? ». Il salue aussi le fait que le PoC a été réalisé en trois mois et que « c’est le métier qui est venu vers la direction de l’innovation pour demander de l’accompagner ».
L’IA pour la communication et la gestion du PLU
Un autre exemple porte sur la direction de la communication qui travaille sur « comment générer du contenu sémantique et des images ». Des tests sont en cours « en formant des collaborateurs pour qu’ils puissent travailler en autonomie », explique le directeur de l’innovation. Une expérimentation qui n’a pas vocation à supprimer le recours aux agence de création, « mais à réduire les Opex sur cette problématique-là ». Nexity s’est associé avec une école, la web school factory, pour ce test.
Par ailleurs, Nexity regarde l’AI autour du PLU (plan local d’urbanisme) « qui est une chose un peu étrange contenue dans un PDF et qui aujourd’hui n’est pas normée », constate François Desgardin. Cela signifie que « chaque maire définit sa stratégie d’urbanisme et le collaborateur doit évaluer les contraintes et s’adapter pour déposer les permis de construire en toute conformité ». A terme, l’objectif est « de charger les PLU dans une base de données, avoir des capacités de screener le contenu, le comprendre et demain automatiser une partie de notre capacité à proposer directement un permis de construire qui sera conforme à 90% au PLU ». Il ajoute que cette initiative vise « à commercer à automatiser des projets en mêlant à la fois de la construction d’images et des écrits ». Par contre sur le passage à l’échelle, le dirigeant reste pragmatique, « ce n’est pas Nexity qui va construire la base PLU de l’Etat Français. Il y aura donc des discussions avec les ministères pour les engager dans une démarche de transformation ».
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