De passage à Paris, Henri Richard, vice président en charge des opérations clients chez NetApp, nous a expliqué la stratégie et le repositionnement du fournisseur de solutions de stockage - qui fête ses 25 années d’existence - sur le data management. Désormais pilotée par George Kurian, NetApp est - comme ses concurrents directs - confrontée à une évolution radicale des besoins dans les entreprises. Elles doivent à la fois stocker un très grand volume de données non structurées au meilleur coût (en local ou en ligne), et accompagner les métiers plus rapidement dans leurs nouveaux projets. Si le stockage n’est bien sûr qu’une des briques de l’infrastructure IT, elle conditionne un grand nombre d’opérations avec le réseau et les serveurs.
Richard qui a rejoint NetApp en avril 2016, juste après le rachat de SolidFire, était auparavant responsable des activités commerciales de SanDisk, tombée dans le giron de Western Digital. Il est également passé par Seagate, IBM, AMD ou encore Freescale au cours de sa très riche carrière. Installé aux Etats-Unis depuis plus de 20 ans, il a suivi les évolutions et les vicissitudes d’une industrie aujourd’hui bousculée par les services cloud et des start-ups conquérantes. Et au cœur de cette révolution, on retrouve une seule constante la donnée.
Tirer le maximum d'information des données
« Nous sommes aujourd’hui à la veille d’un évènement important avec un repositionnement de NetApp très différent si on considère ses 25 années d’existence […] Lors de mes entretiens avec George Kurian, je me suis rendu compte que NetApp était une boite de soft qui avait une vision procloud avec un projet de transformation de l’entreprise. J’ai d’ailleurs toujours considéré que le cloud était une opportunité pour NetApp et non pas un ennemi » La mission confiée par George Kurian à Henri Richard est de participer au repositionnent l’entreprise, de son environnement compétitif et de redéfinir la façon dont les clients pensent à NetApp. « Dans un contexte de cloud hybride, il y a aujourd’hui l’opportunité d’aider les clients - quelque soit le fournisseur de matériels - à gérer leurs données et à en tirer le maximum d’informations. Les aider à les déplacer, à comprendre qui les touchent, les utilisent et les a utilisées, où elles ont été, où elles sont restées ». On touche donc ici à la fois au software Defined Storage et à la gouvernance des données.
Pour réussir son pari, NetApp va devoir procéder à un ou deux rachats significatifs dans le domaine du data management, avec des cibles comme OpenText/Documentum, Nuxeo, Maarch ou encore Alfesco parmi les historiques ou Waterline Data ou Reltio pour les start-ups. Un rachat qui ferait écho à celui de HDS dans le domaine de l'analytique avec Pentaho. « Nous n’allons pas acheter des fournisseurs de matériel qui perdent de l’argent, l’avenir pour nous est dans le soft même si nous allons continuer à vendre des systèmes NetApp pendant des décennies pour conseiller au clients des solutions hybrides […] Un des facteurs clefs de la réussite de notre repositionnement sera la part de chiffre d’affaires réalisé sur des systèmes concurrents ». Il sera donc nécessaire de casser des silos pour faire circuler les données et encourager leur exploitation sur site ou dans le cloud.
Un nouveau NetApp pour accompagner les entreprises
« Les données sont aujourd’hui la monnaie de l’économie numérique », a souligné Henri Richard. « Et nous avons une occasion unique d’aider nos clients à gérer ces données, tirer des idées de ces données, afin que, ensemble, nous puissions les aider à transformer leurs entreprises ». Beaucoup d’analystes annoncent que le cloud va tuer les fournisseurs de solutions de stockage, mais Henri Richard estime lui que dans un environnement hybride et multicloud, NetApp a une opportunité car les clients auront besoin de partenaires pour les aider à manager leurs données. Sur ce nouveau marché NetApp entrera en compétition avec des acteurs très différents de son écosystème d’origine. « Nous travaillons avec des analystes pour créer une nouvelle catégorie de fournisseurs. On pense vraiment que ce que nous allons proposer sera novateur. Quelque chose qui n’est pas entièrement disponible aujourd’hui. Le feedback de nos clients - français notamment - c’est que nous sommes dans la bonne direction ».
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