En direct de Barcelone. Si Ford, PSA et Seat avaient bien des stands au MWC 2017, BMW, Jaguar ou encore Mercedes habillaient les espaces de plusieurs équipementier et opérateurs télécoms. Chez Ford, le stand n’accueillait cette aucune voiture mais des démonstrations autour de la mobilité avec le Carr:E, un hoverboard électrique capable de transporter une personne ou bien 120 kg de bagages sur une distance de 20 km, et le Tricity, une sorte de tricycle électrique pouvant charrier une lourde charge à une vitesse de 20 km/h. Des outils destinés au fameux dernier kilomètre : de sa voiture à sa destination finale.
Mais le constructeur originaire du Michigan avait d’autres points à mettre en avant comme un accord avec Vodafone en Europe pour proposer une connectivité 4G LTE (FordPass Connect) associée à un hotspot WiFi dans ses prochaines voitures. Comme nous l’a expliqué Don Butler, directeur exécutif en charge des services et voitures connectées chez Ford, « ce service déjà proposé aux Etats-Unis avec AT&T arrivera en Europe cette année avec des eSim embarquées dans les véhicules. 10 utilisateurs pourront se connecter au hotspot pour télécharger des données. Et grâce à l’antenne 4G intégrée à la voiture, la réception sera bien meilleure qu’avec un smartphone ». Interrogé sur l’équipementier retenu pour équiper les véhicules de la marque, le dirigeant a botté en touche en indiquant simplement que c’était un des grands acteurs du marché.
Sorte de Segway électrique sans guidon, le Carr:E de Ford peut transporter 120 kg à une vitesse de 12 km/h (Crédit Ford).
Pas de vente de données sans accord des clients
Au sujet de la collecte des données concernant le fonctionnement et les déplacements du véhicule, le consentement des utilisateurs sera requis afin de mettre en place de l’analyse prédictive pour améliorer l’entretien et la conception des voitures de la marque. « Et nous ne vendrons pas de données sans la permission des clients », assure Don Butler. Les assureurs comme les grandes enseignes de distribution et de restauration rapide sont aujourd’hui particulièrement à l’affut des toutes ces informations. « Si la 4G sera tout d’abord une option dans les véhicules de Ford, elle sera ensuite un standard. Tous les véhicules bénéficieront de cette connectivité pour améliorer la sécurité et proposer de nouveaux services », indique le dirigeant.
Pour la partie technique, Ford a développé sa plate-forme cloud avec Microsoft Azure pour la partie IaaS et Cloud Foundry pour le PaaS. Des passerelles vers d’autres cloud comme Amazon sont déjà à l’ordre du jour pour exploiter des services comme l’assistant Alexa via les API. Aujourd’hui, Ford ne travaille qu’en mode Car to Cloud en 4G/LTE mais des extensions vers le Car to Car et le Car to Edge (infrastructures routières tel que les feux rouges...) sont également envisagés dans le cadre de l’initiative 5G Automotive qui rassemble les principaux constructeurs et sous-traitants automobiles, mais aussi des opérateurs et des équipementiers télécoms à savoir Audi, BMW, Daimler, Ericsson, Huawei, Intel, Nokia ou encore Qualcomm. « La latence et les débits sont très importants en automobiles et la release 15 du préstandard 5G nous permet déjà de travailler sur le Car to Car et les communications entre les voitures et les piétons ».
Peugeot au MWC avec un concept-car
Ford n’est bien sûr pas le seul constructeur à surfer sur la vague du MWC pour présenter ses nouveautés dans le domaine des voitures connectées. PSA était également sur le salon pour présenter un concept-car baptisé Instinct Concept. Développé avec la branche Artik Cloud de Samsung pour la partie connectivité, ce dernier propose des modes de conduite autonome matinées de machine learning pour s’adapter au conducteur. Il s’agit par exemple de déceler des signes de fatigue pour passer suggérer de passer en mode autonome.
Le prototype Instinct Concept de Peugeot surveille le conducteur pour proposer de passer en mode autonome en cas de somnolence. (Crédit Peugeot)
Constructeur local, Seat présentait sur son stand les dernières nouveautés du groupe Volkswagen, à savoir le système de navigation prédictif développé avec le concours de Here et déjà inauguré sur les Audi du groupe. BMW était aussi très bien représenté sur plusieurs stands, notamment chez SK Telecom et Intel. Chez ce dernier, une série 7 équipée d’un système de conduite autonome développée avec le concours de Mobileye accaparée tous les regards. Cette imposante berline embarquée dans son coffre deux unités centrales assurant le bon fonctionnement de la plate-forme de conduite autonome. Et avec son partenaire Ericsson, le fondeur de Santa Clara entendait également montrer comment la 5G améliorera les fonctions autopilote. Si toutes ces innovations inaugurent l'automobile autonome de demain (level 4), elles seront tout d'abord réservées aux modèles haut de gamme et proposées en 2021 selon tous les avis collectées sur le salon.
Le matériel d'Intel occupe une bonne partie du coffre de cette BMW série 7. (Crédit S.L.)
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