Avec le dernier remaniement ministériel, Mounir Mahjoubi reste chargé du Numérique mais il n'est plus directement rattaché au Premier Ministre. Le secrétaire d'État est heureux de sa migration à Bercy et veut que ça se sache. S'exprimant le 16 octobre en soirée, lors de l'Assemblée Générale du Cigref, il a tenu à revenir sur le changement de son poste et de son rattachement. Désormais secrétaire d'État avec une double tutelle de Bercy - « secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances et du ministre de l'Action et des Comptes publics » - il a voulu justifier la disparition de la mention numérique dans son titre tel que noté sur le communiqué publié dans la journée par l'Elysée : « le Numérique est partout, il n'est donc plus nécessaire de le mentionner », a-t-il exposé. Or, le lendemain de son intervention au Cigref, est paru au Journal Officiel le décret de nomination, plus précis que le communiqué de l'Elysée : Mounir Mahjoubi demeure « chargé du numérique ».
Sur scène, le secrétaire d'Etat a garanti, comme plus tôt auprès de certains de nos confrères, que son périmètre opérationnel n'avait, dans les faits, pas changé. « Je suis rattaché aux ministres avec lesquels je travaille au quotidien » a-t-il soutenu. Etrange pour quelqu'un qui se réjouissait d'être rattaché au Premier Ministre il n'y a pas si longtemps, même s'il se retrouve désormais dans la position qu'avaient jadis Fleur Pellerin ou Axelle Lemaire, cette dernière à l'époque sous la férule d'un certain Emmanuel Macron. Par rapport à ses prédécesseurs, Mounir Mahjoubi a une tutelle en plus.
Former aux métiers du numérique par la voie militaire
Revenant sur la thématique de la soirée liée aux ressources humaines et aux talents, Mounir Mahjoubi s'est réjoui d'avoir pu constater avec la Ministre des Armées Florence Parly que les armées étaient capables de former aux métiers du numérique comme elles le sont pour une grande quantité d'autres métiers.
Un tel parcours de formation suit finalement la même logique que l'apprentissage en entreprise, a-t-il rappelé. « Plutôt que de ne recruter que des bac+2/bac+5 déjà diplômés, formez des techniciens qui n'en seront que plus heureux et fidèles » a encouragé le secrétaire d'Etat. Certes, le gouvernement fait en sorte de multiplier les formations d'informaticiens mais Mounir Mahjoubi reconnaît : « cela restera insuffisant », d'autant que, à l'exception des techniciens réseaux, il y a un vrai problème de diversité sociale dans les métiers du numérique.
Que l'État soit exemplaire aussi dans son recrutement !
Un autre point pose depuis plusieurs mois un souci à l'ex-secrétaire d'Etat au Numérique : la difficulté de recruter des agents publics sortant des filières alternatives pour des raisons de statut de la Fonction Publique, ce qui est un comble. Il a donc réitéré son engagement à corriger cette anomalie dans l'année ainsi qu'à développer l'apprentissage dans la Fonction Publique.
Enfin, réagissant à une question sur le médiatique investissement du MIT de un milliard de dollars dans l'intelligence artificielle, le secrétaire d'État s'est offusqué de la tendance à l'auto-flagellation des Français : « il ne faudrait pas oublier tout ce qui est investi en France sur le sujet, bien au-delà d'un milliard. »
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