Nos confrères de La Tribune ont signalé que la société BMS (Billettique Monétique Services) a été vendue par ses actionnaires historiques au fond d'investissements BlackFin Capital Partners. BMS a pour activité principale le porte-monnaie électronique Moneo. BMS a confirmé cette information en précisant que la SFPMEI (Société Financière du Porte Monnaie Electronique Interbancaire), établissement de crédit qui émet et garantit les encours de monnaie électronique, faisait également partie du périmètre de la cession.
Les actionnaires historiques de BMS se répartissent en trois blocs : le secteur bancaire (BNP-Paribas, Banques Populaires, Caisse d'Epargne, CIC, Crédit Agricole, HSBC, LCL, Crédit Mutuel, La Banque Postale, Société Générale), le secteur des transports publics (SNCF et RATP) et France Télécom. Simple porte-monnaie électronique autonome sur une carte à puce distincte, le système n'a pas cessé d'évoluer et de se repositionner : fonctionnalité embarquée sur des cartes bancaires classiques, en complément de cartes multiservices (comme pour payer sa cantine avec une carte d'étudiant), etc. Le manque de succès du système Moneo a sans doute incité les actionnaires historiques à jeter l'éponge.
Remplacer la monnaie pour les petits paiements
A la base, le système semble pourtant être une bonne idée : il s'agit d'éviter les échanges de pièces et de billets, notamment pour les très petites sommes. La manipulation des espèces est en effet fastidieuse. Elle implique en plus, pour le commerçant, de disposer d'une encaisse pour rendre la monnaie et conserver les paiements. De ce fait, elle est, enfin, génératrice de risques (détournements par le personnel, vols, pertes, erreurs de décomptes...).
Pour éviter les échanges télématiques coûteux entre banques et commerçants, comme avec les cartes bancaires classiques, le porte-monnaie électronique contient une certaine somme d'argent (chargée par une carte classique via un terminal comme un publiphone ou distributeur automatique de billets) qui peut être débitée par le porteur sans frais pour celui-ci, exactement comme s'il emportait des espèces dans un porte-monnaie classique, mais sans avoir à se préoccuper d'avoir de la monnaie.
Un système boudé par les commerçants
Or, le premier problème est que, justement, le coût du système est porté essentiellement par le commerçant qui se retrouve à devoir payer des commissions bancaires sur des petits montants, ce dont il n'a pas à souffrir avec des espèces. La rentabilité est limitée, étant donnée que l'encaisse reste obligatoire tant que Moneo n'est pas le seul système possible de paiement. Côté utilisateurs, les cartes spécifiques (téléphone, parking...) ont creusé leurs sillons tandis que les cartes bancaires classiques sont de plus en plus utilisables pour des montants faibles, notamment sur Internet. Enfin, d'autres systèmes plus adaptés (comme Paypal) se sont imposés dans les transactions entre particuliers qui ne peuvent pas se faire en espèces. La place pour Moneo s'est donc réduite comme peau de chagrin.
En perdant ses actionnaires historiques qui, tous, étaient intéressés au succès du système et disposaient d'une force de frappe importante, Moneo perd sans doute le dernier espoir de s'imposer. Du moins comme porte-monnaie électronique généraliste.
Crédit photo : D.R.
Moneo tombe dans le giron d'un fond d'investissement
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Le porte-monnaie électronique n'a jamais percé. Le fonds d'investissement BlackFin Capital rachète la plate-forme à ses actionnaires historiques.
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