Après avoir vu le nombre de défaillances qui les touche atteindre un niveau historiquement haut (18 000) entre janvier et mars derniers, les entreprises françaises semblent reprendre du poil de la bête. Lors du second trimestre 2015, le cabinet Altares a en effet dénombré 13 408 redressements (-7,6% pour 3 893 procédures) et liquidations judiciaires (-6,5% pour 9 179 procédures) en France, soit 6,8% de moins qu'à la même période de l'an passé. C'est le chiffre le plus bas enregistré depuis le printemps 2008. Thierry Million, le directeur des études d'Altares évoque même « une reprise économique.» De fait, le nombre d'emplois menacés est lui aussi en baisse. Il est retombé à 51 900 au second trimestre 2015, après être monté à 66 000 lors des trois mois précédents. Comparé au printemps 2013, 10 000 postes ont ainsi été préservés.
Les TPE reprennent leur souffle
Du côté des TPE, qui constituent traditionnellement le gros du bataillon des entreprises en difficultés, le volume des défaillances s'est élevé à 12 400 entre avril et juin. Il est ainsi retombé de 6,6% par rapport au second trimestre 2014. Financièrement plus fragiles, les TPE sont logiquement très vulnérables aux retards de paiement qui sont toujours importants. Depuis 2008, plus de 100 000 entreprises sont tombées faute d'avoir été payées en temps en en heure.
S'agissant des PME, l'amélioration déjà en cours en 2014 s'est poursuivie au second trimestre 2015. Le nombre de défaillances d'entreprises de 10 à 49 salariés est passé sous le seuil des 900, ce qui constitue une amélioration de 10% par rapport au premier trimestre 2015. Quant au nombre de procédures visant les entreprises de plus de 50 salariés, il est passé sous la barre des 100.
D'un point de vue géographique, de nombreuses régions, comme le Centre, Midi-Pyrénées ou Provence-Alpes-Côte d'Azur, retrouvent des niveaux de défaillances d'avant-crise. En revanche, la Bourgogne et le Limousin enregistrent une hausse des procédures engagées devant les tribunaux de commerce, respectivement de 12 % et 4 %.
Les professionnels de l'IT se portent beaucoup mieux
Parmi les bons élèves du second trimestre 2015, les entreprises de l'IT occupent une place de choix. Les défaillances des sociétés du secteur ont baissé de 16 %. Ce qui signifie que « seulement » 12 d'entre elles ont fait l'objet d'un redressement ou d'une liquidation judiciaire, contre 28 à la même période de 2014. C'est le résultat d'une « cascade vertueuse », comme l'explique Thierry Million : « Tous secteur d'activités confondus, les entreprises sont moins asphyxiées financièrement. Elles affectent donc de nouveau une part de leur budget à l'IT, alors qu'elles avaient jusqu'ici relégué leurs investissements dans l'informatique à des dépenses de confort. De fait, les revendeurs de matériels et de logiciels se portent mieux. » S'agissant des SSII, le nombre de leurs défaillances a baissé de 18,8% au second trimestre 2015. En revanche, celle des éditeurs ont progressé de de 28,6 %. Ces chiffres doivent toutefois être considérés avec prudence, l'échantillon d'Altares n'étant pas assez représentatif.
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