450 millions d’euros. C’est la somme que Mistral AI est sur le point de lever. Selon Bloomberg, ce tour de table pourrait attirer des investisseurs tels que Nvidia et Salesforce pour un financement grimpant à 487 millions de dollars. Avec une telle enveloppe, la jeune pousse française qui n’a même pas un an pourrait voir sa valorisation se hisser à environ 2 milliards de dollars. Dans le détail, on apprend que l’accord comprend plus de 325 millions d'euros de capitaux propres provenant d'investisseurs dirigés par Andreessen Horowitz, qui est en pourparlers pour investir 200 millions d'euros (environ 216 M $) dans le financement, selon des personnes proches du dossier.
De leur côté, Nvidia et Salesforce ont accepté de contribuer à hauteur de 120 millions d'euros (130 M $) supplémentaires sous forme de dette convertible. Certains détails sont encore en suspens et peuvent encore changer, ont déclaré ces personnes. Autre information qui a son importance : les co-fondateurs vendront chacun plus d'un million de dollars d'actions. Notons enfin que Cedric O, ancien ministre, fait partie des insiders prêts à vendre des participations partielles, selon Bloomberg. Cette annonce est d’autant plus surprenante que fin novembre, Atomico dressait un tableau plutôt mitigé en termes d’investissements privés, notamment américains, ainsi qu'une baisse des tours de table de 100 M$ et plus. Résistant, le marché semble à nouveau sur la voie de la stabilité et l'Europe est, plus que jamais un bénéficiaire net des flux de talents et profite d'une forte attractivité. Et Mistral AI pourrait bien en être la preuve.
Une réussite éclair
En juin dernier, Mistral AI avait fait la une de nombreux médias, et pour cause : la start-up française avait réussi à lever 105 millions d’euros après seulement quatre semaines d’existence – officiellement lancée le 28 avril 2023 -, aucun produit disponible, et au plus fort du ralentissement économique. La jeune pousse a même été citée comme concurrent d’OpenAI, faisant, dans le même temps, gonfler sa valorisation à 240 millions d’euros. Ses fondateurs, Arthur Mensch, Guillaume Lample et Timothée Lacroix sont tous les trois français, et des anciens de DeepMind et de Meta. Leur objectif est de développer des grands modèles de langage open source utilisant uniquement des données publiques. Lors de ce premier tour de table, la start-up indiquait que ses premiers modèles devraient être disponibles courant 2024.
Il a donc été surprenant de découvrir fin septembre son premier grand modèle de langage, baptisé Mistral 7B, avec comme son nom l’indique, 7 milliards de paramètres. Les fondateurs Arthur Mensch, Guillaume Lample et Timothée Lacroix ont mis les bouchées doubles pour présenter ces premiers travaux. Le LLM est disponible en open source sous licence Apache 2.0. Il est possible de le télécharger directement (archive de 13,5 Go) ou de le déployer sur des instances de cloud public (AWS/GCP/Azure), ainsi que sur la plateforme Hugging Face. Avec 7 milliards de paramètres, Mistral 7B n’entend pas concurrencer les GPT-3.5 ou 4 d’OpenAI, ni Palm 2 de Google, mais compte bien se frotter à des LLM de petite taille comme Llama 2 (13B) ou 1 (34B), ainsi que Code Llama de Meta.
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