La recherche scientifique subit une vraie crise des vocations (1) : 13 000 DEA scientifiques en 1994 contre 10 000 en 2000 ; 7200 thèses scientifiques en 1996, moins de 6 300 en 2000. Sans compter que beaucoup de chercheurs émigrent aux Etats-Unis pour y trouver une meilleure rémunération.

Lors de son intervention du 4 décembre 2002 sur la politique de la recherche, Claudie Haigneré (2) a déploré un manque de statistiques sur la fuite des cerveaux français. Mais elle a annoncé une panoplie de mesures pour tenter d'y remédier : meilleure gestion des ressources humaines en général et des carrières en particulier, promotion de la recherche scientifique auprès des écoliers pour faire naître des vocations, passerelles entre secteur public et entreprises...



Il n'en demeure pas moins que les moyens consacrés à la recherche en France baissent depuis des années : la Dird (Dépense intérieure de recherche et dévelopement) est ainsi passée de 2,4% du PIB auparavant à 2,2% aujourd'hui. Les Etats-Unis consacrent 2,8% de leur PIB à la recherche, le Japon 2,9% et la Suède 3,8%. Jacques Chirac a promis d'amener ce ratio à 3% en France d'ici 2010. Pourquoi pas 2012...

Pour atteindre cet objectif, le secteur privé sera largement sollicité, notamment via des incitations fiscales. Côté établissements publics, les moyens seront assignés en fonction d'objectifs précis, régulièrement vérifiés et validés, dans la logique de la réforme budgétaire qui consacre les financements par projets. Les partenariats public/privé et les mutualisations entre établissements seront également recherchés, toujours dans un soucis d'optimisation et "d'excellence scientifique" (sic). Mais sans sacrifier la nécessaire recherche fondamentale.

Un plan de relance globale de la recherche scientifique, mis au point conjointement par le ministère de l'Industrie et celui de la Recherche, sera dévoilé mercredi 11 décembre.



(1) Source des données : ministère de la Recherche

(2) Ministre déléguée à la Recherche et aux nouvelles technologies