Fluid Framework de Microsoft est peut-être l'avenir d'Office, un avenir qui fait tomber les murs entre les applications et où la collaboration devient ordinaire. Mais, si cet avenir a un air de déjà vu, c’est qu’en 2014, Microsoft a déjà testé une app collaborative basée sur le Web appelée Sway. Sway combinait la publication Web, Word et un logiciel de présentation mélangeant texte et images de manière attractive. Fluid Framework a été dévoilé hier, premier jour de la Build Developper Conference de Microsoft (6 au 8 mai à Seattle). Du point de vue du produit, Microsoft prévoit d’offrir les « premières expériences Microsoft 365 powered by Fluid » plus tard cette année, ainsi qu'un kit de développement logiciel pour les développeurs tiers.
Dans un briefing qui a précédé la conférence, Microsoft a expliqué que Fluid Framework allait permettre à Microsoft et aux développeurs de construire des « applications distribuées flexibles et basées sur le Web ». Il semble que la firme de Redmond essaye de déconstruire le concept de document en tant qu'objet discret pour aller vers un « canevas fluide » qui permettra à plusieurs utilisateurs de collaborer rapidement sur un document sur le Web, avec en coulisse l'aide de l’intelligence artificielle ou d’agents particuliers. Selon Frank Shaw, le vice-président des communications de Microsoft, ces agents pourraient effectuer des tâches comme la récupération de contenu, suggérer des photos, traduire des données et parfois même aider à la rédaction. « Ce canevas nous permet de voir ces artefacts différemment », a expliqué Frank Shaw. « Est-ce un document, une présentation ou une feuille de calcul ? La réponse est oui, et l’utilisateur n’a pas à s’en préoccuper. Tout s'adapte en arrière-plan ».
Une application Fluid Framework pourrait effectuer une traduction automatique en plusieurs langues. (Crédit : Microsoft)
Du travail collaboratif multi-applications temps réel
Toujours lors de la conférence Build, Mike Morton, Program Manager, Office Group, a donné plus de détails sur Fluid Framework. Essentiellement, le document Fluid sera basé sur le Web, et comprendra des objets pouvant être travaillés en temps réel. Par exemple, il sera possible de taper dans un document et Office le traduira automatiquement pour les autres personnes travaillant sur ce document.
Comme cas d’usage typique de Fluid Framework, Frank Shaw a cité l’exemple d’une collaboration mondiale pour la rédaction d’un manuel RH d'entreprise en plusieurs langues. « Fluid Framework pourrait traduire en temps réel des documents sur lesquels travaillent plusieurs équipes, toutes co-rédactrices du manuel », a déclaré M. Shaw. « Une direction des achats pourrait créer un document associant texte et calculs, et les calculs pourraient être mis à jour par une autre personne de l'équipe ». Ci-après, deux manières de travailler avec Fluid Framework : d’un côté, la création d’un graphique dans Word, et de l’autre, dans Teams.
Un aperçu de l'interface de Sway.com qu’a utilisé par notre confrère pour modifier la présentation d’un test Surface Pro 3 existant. Fluid Framework ressemblera-t-il à cela ? (Crédit : Mark Hachman/IDG)
Pour l’instant, il est difficile de dire si Fluid Framework finira par ressembler à Sway, un précédent outil de présentations de Microsoft qui se distinguait par le fait qu'il était uniquement accessible via le site Web Sway.com et permettait un certain contrôle sur la conception du document. Dans Sway, l’utilisateur pouvait assigner un « poids » particulier à une image et le logiciel décidait où la placer en fonction d'une disposition standard. Si le résultat ne lui convenait pas, il pouvait cliquer sur un bouton pour « remixer » ou réorganiser le résultat final dans une autre présentation. Néanmoins, même si Fluid Framework est basé sur Sway, il sera probablement beaucoup plus sophistiqué.
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