Microsoft pourrait diminuer la durée pendant laquelle il conserve les données de connexion des utilisateurs de ses outils de recherche en ligne en Europe, mais pas à n'importe quelle condition. L'éditeur de Redmond vient ainsi d'annoncer son intention de ramener de 18 mois à 6 mois la durée de rétention des logs, des données recueillies lors de chaque recherche qui, associées à des adresses IP, permettent de bâtir des profils précis basés sur les requêtes des internautes. Mais cela ne sera pas fait sans contrepartie, précise tout de go l'éditeur : « Nous pourrions aller jusqu'à six mois, a confirmé l'éditeur à l'AFP, mais quand les autres le feront aussi et s'ils rendent [les logs] anonymes » au-delà de ce laps de temps. Les autres, évoqués par le géant de Redmond, sont Yahoo et Google. Le premier conserve les données de connexion de ses utilisateurs pendant 13 mois. Quant à Google, il a réduit cette durée à 9 mois, contre 24 mois avant juin 2007. Microsoft estime que si ses deux principaux concurrents refusent de suivre le chemin qu'il semble prêt à emprunter, cela ne pourrait qu'aboutir sur un désavantage compétitif qui l'handicaperait à coup sûr. Les conséquences des travaux du groupe de l'Article 29 Les avancées que semble prêt à faire Microsoft ne découlent cependant pas uniquement de sa bonne volonté. Elles s'inscrivent en effet dans le respect des recommandations faites par le groupe de travail de l'Article 29, composé des représentants des Cnil européennes. Dans un avis publié en avril, celui-ci indiquait qu'« au vu des explications initiales données par les fournisseurs de moteurs de recherche au sujet des finalités possibles de la collecte de données à caractère personnel, le groupe de travail ne voit pas de raison d'étendre le délai de conservation au-delà de six mois. » Une position que Microsoft affirme partager mais qu'il entend voir « uniformément respectée ». Ses concurrents pourraient d'ailleurs y être contraints : si les principes posés par l'Article 29 n'ont qu'une valeur consultative, ils sont néanmoins susceptibles d'influencer la Commission européenne, qui pourrait décider d'intervenir en l'absence d'avancées significatives des acteurs du Web. En 2007, les Cnil des 27 avaient ainsi admonesté Google, lui reprochant de conserver les logs pendant deux ans. Dans la foulée, le géant du Web avait ramené cette durée à 18 mois puis, un an plus tard, à neuf mois.